Des auto-entrepreneurs moins nombreux qu'annoncé

Difficile ces derniers mois d'échapper au battage médiatique autour des auto-entrepreneurs. De fait, le régime mis en place depuis le début de l'année par Hervé Novelli, secrétaire d'État au Commerce et aux PME, séduit les Français. Mais leur engouement est-il vraiment à la hauteur des attentes et des annonces ministérielles ? Les chiffres provisoires collectés par les Urssaf de Paris ? et région parisienne, excepté la Seine-et-Marne ? font état, à la fin juin, de 21.710 inscriptions, dont 7.251 en attente. Sachant que l'Urssaf de Paris représente environ un tiers du recouvrement national, on peut estimer sur l'ensemble du territoire le nombre d'auto-entrepreneurs à environ 70.000 pour le premier semestre, explique une source interne. Les données collectées par l'Urssaf de Paris pour le deuxième trimestre font par ailleurs état de quelque 4.400 auto-entrepreneurs qui ont déclaré un chiffre d'affaires de 20,9 millions d'euros. Cela représente une déclaration moyenne de 4.700 euros par trimestre par auto-entrepreneur.« l'heure de vérit頻Ces chiffres devraient évoluer, toutes les entreprises n'ayant pas encore renvoyé leur bordereau. « Ce sera bientôt l'heure de vérit頻, indique un spécialiste du dossier. Les données de l'Acoss (qui fédère les Urssaf) sur le chiffre d'affaires déclaré par les auto-entrepreneurs doivent en effet être connues prochainement. « Et quand bien même leurs chiffres d'affaires ne seraient pas très élevés, ce n'est pas la vraie question. C'est un phénomène de société, autant qu'un phénomène économique. Il donne de l'air aux initiatives. Regardez ce petit bonhomme de 9 mois, et observez la place qu'il a prise dans le débat et dans la société française », s'exclame François Hurel, auteur du rapport fondateur de l'auto-entrepreneur et président de l'Union des auto-entrepreneurs (UAE).De fait, si le régime connaît un certain succès, dopant chaque trimestre les chiffres de la création d'entreprises, c'est parce qu'il est simple. Le dispositif répond à l'équation suivante : pas de chiffres d'affaires = pas de charges sociales ou fiscales. « Parmi les avantages du régime, on peut citer la simplicité des formalités, mais surtout du mode de calcul des charges qui permet une plus grande lisibilité et d'éviter les problèmes de trésorerie. C'est une bonne formule, notamment pour une activité complémentaire ou une activité nécessitant peu d'investissements ou de charges », explique Lysiane Yvon, responsable du service juridique de l'Agence pour la création d'entreprises (APCE). Car on peut opter pour ce statut qu'on soit chômeur, salarié ou retraité. À la fin juin, rappelle François Hurel, « on recensait 215.000 déclarations d'auto-entrepreneurs, dont 185.000 validées ». Pour la fin 2009, il espère toujours 300.000 à 400.000 auto-entrepreneurs. Largement plus que le ministre qui table, lui, sur 200.000.
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