Finances publiquesFeuilleton du grand emprunt : la suite. Le 2 septembre, Alain Juppé, coprésident de la commission chargée des priorités de l'emprunt, se prononçait pour un étalement en plusieurs tranches de 20 à 25 milliards d'euros. Dimanche, Christine Lagarde se déclarait au contraire pour une seule tranche. Hier, Michel Rocard, l'autre coprésident de la commission, se ralliait à la thèse de la ministre de l'Économie, contredisant Alain Juppé?Mais alors que Lagarde justifie sa position par la logique financière (« l'historique des grands emprunts doit nous amener à emprunter fort en une fois », a-t-elle déclaré sur Europe 1), Rocard défend différemment la sienne. « Cet emprunt doit être unique et non répétitif pour l'exemplarité des projets soutenus », a-t-il affirmé, hier lors du séminaire gouvernemental sur le numérique (lire page 12) Visiblement, les différences entre les deux anciens Premiers ministres dépassent la seule question de l'échéancier. Outre le choix de certaines priorités ? Rocard s'étant montré, toujours hier, sceptique sur le fait de retenir le numérique alors que Juppé estime que ce secteur « a toutes ses chances », soutenu en cela par François Fillon ?, le montant de l'emprunt les divise aussi. Même fractionné, Juppé n'exclut pas d'arriver à 50 milliards d'euros. Le défenseur de la taxe carbone se veut plus modeste. « Le grand emprunt est grand par son exemplarité et son sujet, mais il ne pourra pas l'être par son montant. Les finances publiques ne le permettront pas. »clivagesLe grand emprunt n'entraîne pas des clivages uniquement chez les politiques. Les syndicalistes aussi se divisent à son sujet. Jeudi dernier, Bernard Thibault prévenait que la CGT ne participerait pas à la concertation sur les priorités de l'emprunt. Hier, lors de sa conférence de presse de rentrée, son alter ego de la CFDT, François Chérèque, a annoncé qu'il ne pratiquerait pas, lui, la politique de la chaise vide. P. C.

latribune.fr

11 Sept 2009, 1:46

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