Nomination imminente à la tête de l'IASB

Malgré les velléités européennes, la production des normes IFRS reste dominée par les anglo-saxons. L'IASB, architecte de ce référentiel comptable international en Europe, se prépare à remplacer son président actuel - le Britannique David Tweedie, dont le mandat s'achève en juin 2011 - par le Néo-Zélandais Ian Mackintosh. Selon nos informations, ce dernier devrait être désigné en début de semaine lors d'une réunion à Seoul du conseil des « Trustees », les sages chargés de superviser l'IASB. Impliqué dans la normalisation depuis 27 ans, Ian Mackintosh dirige depuis 2004 le conseil britannique des normes comptables (ASB). Choisi par le comité de nomination des « Trustees » parmi des centaines de candidats, Ian Mackintosh est seul en lice depuis juillet. Mais sa nomination a été freinée par Bruxelles, qui aurait souhaité avoir plus d'influence sur ce recrutement à travers le Monitoring Board, le conseil de surveillance des « Trustees » rassemblant les principaux régulateurs de marché de la planète, dont le Commissaire européen au Marché intérieur. « Dogmatisme »« Nous nous sommes opposés au processus de sélection, et non à son résultat, car il n'y a pas eu de débat de fond sur les critères de sélection, et un seul nom a été proposé au Monitoring Board », explique-t-on dans l'entourage de Michel Barnier. Mais du côté des « Trustees », on rappelle que dès décembre 2009, le Monitoring Board a été invité à proposer des noms. « Ils ont cherché un candidat qui remplisse tous les critères et soit bien vu par Bruxelles, mais ils n'ont pas trouvé », confie à « La Tribune » une source informée. « Michel Barnier craint que Mackintosh ne soit une sorte de Tweedie bis », explique-t-on dans l'entourage de la Commission. Or Bruxelles et Paris ont souvent critiqué le patron actuel de l'IASB pour son « dogmatisme » en faveur de la comptabilité au prix de marché (« juste valeur »), accusée d'avoir exacerbé la crise financière. Mais la Commission, consciente que les autres membres du Monitoring Board ne souhaitaient pas interférer ouvertement dans la nomination, s'est finalement inclinée après une audition jugée « convenable » de Ian Mackintosh le mois dernier. Cette nomination constitue un nouveau revers pour Bruxelles, incapable d'asseoir son influence sur la gouvernance de l'IASB. Benjamin Jullie
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