Robeco se veut totalement « investissement responsable »

Si cette démarche est avant tout commerciale, « nous constatons une appétence des investisseurs pour les fonds gérés selon le concept d'investissement responsable », indique Ali Ould Rouis, président de Robeco Gestions. Ainsi, en février dernier, le groupe Robeco décidait de basculer toutes ses pratiques de gestion basée sur cette approche en mettant en place cinq piliers interdépendants.Robeco, signataire des principes de l'Unpri (Principes de l'investissement responsable des Nations unies), a une politique active d'engagement et de vote auprès des entreprises et pays dans lesquels elle investit, pour s'assurer qu'ils partagent la même philosophie. Pour ce qui est de la transparence et du contrôle des risques, elle propose des reportings détaillés de ses produits. Produits dont l'offre s'est renforcée avec l'acquisition en 2006 de SAM qui propose des fonds thématiques selon une approche « best-in-class ». Plus globalement, Robeco entend généraliser l'intégration des critères ESG (environnemental, social et gouvernance) dans ses processus de gestion et à l'ensemble de sa gamme avec un reporting spécifique sur ces critères. « Cette intégration s'accompagne d'une politique d'exclusion minimaliste sur la base d'accords internationaux », indique Ali Ould Rouis. Robeco s'assurera que les titres ou pays exclus n'aient aucune relation client-fournisseur avec elle. Enfin, Robeco s'engage à appliquer en interne ces principes au quotidien.Aujourd'hui, Robeco, qui gère 142 milliards d'euros, a intégré les critères ESG à la totalité de sa gestion obligataire. Sur les actions, c'est en cours et déjà 35 % à 40 % des investissements sont concernés. Pour Robeco, l'investissement responsable est un moteur de performance complémentaire à ceux existants déjà et l'intégration des critères ESG doit permettre de créer de l'alpha. Cela pose la question récurrente de la relation entre performance et IR. Noël Amenc, directeur de l'Edhec-Risk Institute reconnaît qu'il est aujourd'hui difficile de mesurer sérieusement la valeur ajoutée créée par un pur processus ISR (lire « La Tribune » du 13 septembre). Même son de cloche chez Robeco : « Il est encore trop tôt pour tirer des conclusions sur la création d'alpha dans ce type de fonds. Il faut construire des donnés empiriques pour avoir une analyse statistique digne de ce nom. » Un bilan sur l'avancement du projet Robeco sera dressé d'ici à la fin de l'année.
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