Le président de PSA fixe ses priorités avant toute alliance

Àl'occasion des essais en Suède de la nouvelle Citroën C4 et de la C-Zéro électrique, Philippe Varin, le président du directoire du groupe PSA Peugeot-Citroën, a fait le point sur ses priorités. Son plan de bataille pourrait être ainsi résumé?: améliorer les ratios financiers, développer la politique commerciale (lancer de nouveaux produits, renforcer la présence internationale, en particulier en Chine, poursuivre voire approfondir des coopérations existantes), le tout pour améliorer la capitalisation boursière et le ratio cours bénéfice (PER). S'agit-il d'être en position de force, le jour venu, pour négocier une alliance globale éventuelle?? Philippe Varin ne l'exclut pas, rappelant que la famille Peugeot a indiqué à la mi-2009 se laisser ouvertes toutes les portes. Même si l'ex-patron du sidérurgiste anglo-néerlandais Corus, qu'il a marié à l'indien Tata, estime que « l'automobile n'est pas comme l'aluminium, une industrie où les alliances procurent forcément des effets d'échelle ».Si l'Europe n'est pas sa priorité pour un mariage, pas question non plus d'envisager, pour l'heure, une union avec son allié dans certains moteurs (1.400 et 1.600 cm3), l'allemand BMW, compte tenu de la puissance en Bourse de ce dernier. Et ce, malgré « les synergies évidentes entre nous, un constructeur généraliste d'un côté, un spécialiste de l'autre », souligne Philippe Varin. PSA que contrôle la famille Peugeot y perdrait son indépendance. Une hypothèse inacceptable pour le groupe français qui veut rester maître de sa stratégie.En attendant le jour où PSA pourra envisager une union équilibrée, voire à son avantage, le groupe a du pain sur la planche. Il doit d'abord, dans les prochains mois, retrouver son statut de valeur d'investissement (« investment grade ») chez l'agence de notation financière Standard & Poor's ? il l'a toujours chez son homologue Moody's. Le groupe espère y parvenir pour fin 2010, début 2011 sur la base d'un résultat opérationnel annuel de 1,5 milliard d'euros, objectif que confirme la direction de PSA.Monter en gammeDu côté des produits, le groupe affiche des ambitions très différentes de celles de son grand rival tricolore, Renault (qui surfe sur le succès de sa marque à bas prix Dacia), avec des projets sur le low-cost uniquement dans les pays émergents et une volonté affichée ? en Europe, mais pas seulement ? de se renforcer sur les segments moyen et haut de gamme. Il prévoit pour cela d'importants efforts de qualité. Mais pour y parvenir sans entailler sa rentabilité, Philippe Varin veut s'inspirer du groupe Volkswagen?: multiplier les équipements communs d'une voiture à l'autre, équilibrer ses coûts non plus sur 600.000 exemplaires mais sur 5 millions, et pouvoir vendre au prix d'une Audi une voiture possédant 80 % d'équipements communs avec un modèle de type Golf. C'est ce qui est prévu avec sa nouvelle série haut de gamme DS (la 3, la nouvelle 4 et bientôt la 5) dérivée des C3, C4 et C5, mais avec un aspect et des finitions totalement différents. Autre exemple d'économies?: PSA prévoit un gain de productivité de 20 % sur la recherche-développement avec un budget annuel maintenu à 2 milliards d'euros pour un cinquième d'efforts en plus.Rentabilité accrue, ratio de dette sur fonds propres réduit (il était de 12,5 % à la fin du premier semestre), meilleure appréciation en Bourse?: PSA Peugeot-Citroën entend restaurer sa capacité de mouvement. Au cas où...
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