12.000 banquiers français concernés

2009 sera finalement une mauvaise année pour les banquiers. Le gouvernement français a décidé, comme son voisin britannique, de taxer les bonus versés par les banques. Pour le moment, aucune modalité n'a été définie, assurent plusieurs sources gouvernementales. Les Britanniques ayant choisi de taxer de 50 % les bonus supérieurs à 27.000 euros, les Français devraient fixer des conditions peu différentes. En France, environ 15.000 personnes travaillent dans les banques d'investissement. Si le seuil avoisinait celui défini par les Britanniques, l'écrasante majorité d'entre eux, c'est-à-dire environ 12.000, risqueraient d'être concernée par cette taxe. Ce niveau de prime de 27.000 euros se situe en plein dans la fourchette des bonus moyens dans l'Hexagone, qui oscillent entre 20.000 et 30.000 euros. taxer uniquement 2010Quelque « 80 % des salariés des banques d'investissement seraient sanctionnés alors que ceux que l'État veut pénaliser représentent moins de 20 % de ces populations », note toutefois Denis Marcadet, président du cabinet Vendôme Associés. En France, les traders, qui ont été pointés du doigt par le gouvernement pour leur responsabilité dans la crise, sont environ 3.000. Les autres banquiers opèrent dans les activités de conseil, de gestion, de financement, ou encore dans les fonctions supports et de contrôles des risques. Le paradoxe est que certains responsables d'activités de réseaux ou de banques pour les particuliers pourraient aussi être touchés par cette mesure.Reste à savoir comment les banques vont appliquer cette taxe. A priori, seront uniquement concernés les bonus versés en 2010. La part de rémunérations variables qui sera différée sur plusieurs années ne sera pas surtaxée, précise une source ministérielle. « Si les banques ne veulent pas assumer le coût de cette taxe, elles devront la répercuter sur leurs traders en baissant leurs bonus », explique Philippe Poincloux, directeur général de TowersPerrin, un cabinet spécialisé dans les ressources humaines. Avec un taux d'imposition de 50 %, la baisse nécessaire sera comprise entre un quart et un tiers. Par exemple, si une banque a l'intention de payer 100.000 euros de bonus (taxés au-delà de 27.000 euros), elle assumera un surcoût de 33.000 euros. Pour conserver un coût global de 100.000, elle devra finalement verser 75.000 euros, soit une baisse de 25 %. Quoi qu'il en soit, cette mesure a ses limites. « Si elle s'applique seulement pour 2009, les banques pourraient compenser la baisse des bonus l'année prochaine », ajoute Philippe Poincloux. L'Élysée espère, pour sa part, que cette mesure poussera les banques à libérer de l'argent pour augmenter leurs fonds propres.Matthieu Pechberty, avec I. B.
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