Ne vous trompez pas de dette

chronique du contrarianAprès le problème de Dubaï, qui avait été un peu hâtivement enterré par les investisseurs, c'est d'abord la Grèce puis l'Espagne qui ont provoqué l'inquiétude des marchés. La Grèce, mise sous surveillance négative par Standard and Poor's (S&P) et dégradée par Fitch, et l'Espagne, mise à son tour sous surveillance négative par S&P, sont en difficulté. C'est indéniable. Leurs dettes sont à des niveaux insoutenables. Mais ces pays ne feront pas faillite. Pour une raison simple : l'Union européenne. L'Europe unie a les moyens de jouer le rôle de pompier, le même rôle que le FMI jouait jusqu'à présent auprès des pays émergents en difficulté. Au prix de sacrifices importants dans les pays concernés. Et si l'Europe a les moyens de le faire c'est paradoxalement grâce à la difficulté de certains de ses membres. En effet, par un effet de « flight to quality » l'Union européenne pourra emprunter sur le marché grâce à la bonne signature de ses meilleurs élèves (tout est relatif) pour venir en aide à ses cancres. C'est beau la solidarité. Non. Le vrai problème, et l'inquiétude des investisseurs, c'est la dégradation inévitable de la dette anglaise et de la dette Américaine. Les agences de notation anglo-saxonnes sont en plein dilemme. Elles auraient dû depuis longtemps appuyer sur le bouton rouge mais elles ont peur de déclencher une réaction nucléaire. Elles n'ont pourtant pas le choix. Elles ne peuvent pas dégrader la Grèce, l'Espagne ou l'Irlande, et confirmer la notation d'une Grande Bretagne exsangue et d'États-Unis, dont dix États au moins n'ont plus les moyens de faire les fins de mois. Les agences s'observent, elles attendent qu'une première bouge pour s'engouffrer dans la brèche, mais elles tremblent de prendre leurs responsabilités. Une fois de plus. La Grèce peut-elle faire faillite ? Non. Les États-Unis peuvent-ils se mettre sous Chapter 11 ? procédure de sauvegarde ? pour renégocier leur dette ?? La réponse est oui. C'est dans leur culture. Aux États-Unis, le Chapter 11 n'est pas une infamie. C'est juste une opportunité de renaissance, de « rebirth ». nLe vrai problème, et l'inquiétude des investisseurs, c'est la dégradation inévitable de la dette anglaise et de la dette Américaine.Par Marc Fiorentino, PDG d'Allofinance.com.
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