Emploi des jeunes : jusqu'à quand allons-nous fuir nos responsabilités ?

Bruxelles songe à adresser une recommandation aux 27 Etats-membres pour la création d\'une \"garantie pour la jeunesse\", dispositif garantissant aux moins de 26 ans une offre d\'emploi de qualité ou une formation professionnelle dans un délai de 4 mois après la fin de leurs études!Jusqu\'à quand allons-nous fuir nos responsabilités?Alors qu\'en France des mesures telles que le contrat de génération ou le contrat d\'avenir voient le jour à grand renfort de financements publics, nous, dirigeants de petites et moyennes entreprises, à l\'origine de 82% des emplois créés au cours de ces vingt dernières années, proposons un changement de paradigme.Réinventer le systèmeLe système éducatif français doit se réinventer pour permettre à chacun d\'obtenir un emploi, en commençant par renoncer à faire du Baccalauréat la voie royale pour nos jeunes. Puisque trois cent mille emplois techniques restent non pourvus chaque année, nous proposons une réflexion sur la légitimité du Collège Unique, dépourvu de passerelles vers un enseignement spécialisé avant le lycée.Ne devons nous pas mettre fin à l\'orientation couperet en offrant aux jeunes la possibilité d\'effectuer leur choix en toute connaissance de cause? Nous proposons que les diplômes soient évalués sur la base d\'un ratio entre le nombre d\'élèves qui trouvent un poste dans les 6 mois qui suivent la fin de leur cursus et le nombre d\'élèves formés. Cette information devrait être diffusée à chaque élève, ainsi qu\'aux parents.Des diplômes pour des emploisLe contenu desdits diplômes devrait également être traduits en compétences professionnelles acquises afin de rendre les formations plus lisibles et en phase avec les exigences du monde de l\'entreprise.Il nous semble évident que la création de synergies nouvelles passera par plus de rencontres entre les acteurs : il est grand temps de renvoyer les dirigeants dans les écoles afin de parrainer des classes de collège, de revaloriser l\'enseignement professionnel, d\'accompagner les jeunes dans leurs choix d\'orientation, de collaborer à l\'enseignement de nouvelles matières autour de l\'entrepreneuriat, de favoriser les stages et de faire de l\'alternance une filière d\'excellence pour les jeunes.Les TPE-PME, vivier de débouchés pour les jeunesL\'Etat semble être en mesure de débourser plusieurs centaines de millions d\'euros pour la création mécanique d\'emplois. Dans ce cas, pourquoi ne pas aider les entreprises qui n\'ont pas les moyens humains ou financiers de recruter? Quid d\'une exonération de charges pour les TPE-PME pendant 6 à 12 mois pour les contrats en CDI passés avec un jeune à l\'issue de sa période en alternance? Pourquoi ne pas aider les entreprises unipersonnelles à grandir en exonérant de cotisations sociales l\'emploi d\'un jeune de moins de 26 ans pendant la première année, puis de façon progressive ensuite? Ne peut-on pas créer un Crédit Impôt Embauche afin de faciliter le recours des petites entreprises aux conseils d\'une structure de recrutement agréée pour les guider dans l\'embauche d\'un jeune sans expérience?Les jeunes subissent les pressions -voire les intérêts- de ceux qui rêvent pour eux, choisissent pour eux, ont besoin d\'eux. Arrêtons d\'arrondir les angles du triangle Parents-Education-Entreprise et donnons aux jeunes toute leur place au centre de notre réflexion nationale.par Christophe Praud, président national du Centre des Jeunes Dirigeant
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.