Formation et recherche : la carte des régions les plus performantes

Ce n'est pas un palmarès. » En présentant ce mardi la première cartographie de la qualité de l'enseignement supérieur et de la recherche en France, le président de l'Agence d'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur (Aeres), Jean-François Dhainaut, a tenu à éviter toute vélléité intempestive de classement, sachant que certains établissements évalués en 2007 « ont progressé depuis » et que l'Aeres a de son côté « amélioré sa méthodologie ». La compilation de toutes les évaluations d'unités de recherche, de formations et d'établissements réalisées en quatre « vagues » depuis 2007 offre plutôt une photographie des forces et des faiblesses régionales. Mais l'étude se voulant être un « outil de travail et d'aide à la décision » pour le ministère, les étudiants et les entreprises, d'aucuns auront vite fait d'utiliser à leur façon ces résultats et de sélectionner à des fins diverses les structures d'excellence, celles notées « A+ ».En l'espèce, ceux-ci illustrent « la naissance d'une réelle dynamique des acteurs entre eux », via les pôles de recherche et d'enseignement supérieur, mais aussi avec les entreprises. C'est le cas à Lyon, Toulouse, Nancy (universités-écoles) ; Grenoble, Montpellier, Caen, Orléans (universités-laboratoires) ; en Île-de-France, à Lille, Nantes et Montpellier (universités-CHU). Autre enseignement : « Le boom des grandes métropoles engendré par la préparation aux différents appels d'offres » (opération campus, grand emprunt...). L'Île-de-France, Rhône-Alpes, Midi-Pyrénnées, Paca, Languedoc-Roussillon, Aquitaine et Alsace dépassent, parfois largement, les 500 chercheurs dans des unités A+, seuil en-deça duquel la « masse critique » n'est pas atteinte, selon l'Aeres. MutualisationDans ce contexte, les académies hors grandes métropoles n'ont qu'une alternative pour « lutter à armes égales » : les rapprochements et la mutualisation en capitalisant sur leurs unités de pointe, telle la chimie des solides à Amiens, l'acoustique au Mans, l'immunologie et la transplantation à Nantes, l'agronomie à Rennes, Angers ou Clermont, ou l'archéologie à Tours et Poitiers... Jean-François Dhainaut préconise d'ailleurs de larges collaborations. Ainsi, les pôles Bretagne (4 universités) ou Pays de Loire (Nantes, Angers, Le Mans) sont incapables de rivaliser seuls, mais leur projet de rapprochement « va augmenter le potentiel de recherche à 750 chercheurs dans des unités A+ ».Reste la situation plus délicate des universités « satellites » de grandes métropoles (La Rochelles, Dunkerque, Pau, Perpignan, Avignon, Vannes, Toulon, Mulhouse, Corte...), dont la mission de proximité privilégie la formation aux dépens de la recherche. Si certaines ont su tirer parti de leurs partenariats (telle l'université de Savoie en physique des particules grâce à Grenoble), la question se pose de la place à leur donner. A fortiori à l'issue des appels à projets du grand emprunt qui font craindre à certaines universités de se voir reléguées au rôle de « collèges » de 1er cycle (licence), étant établi par l'Aeres « qu'il n'y a pas de bon master sans excellentes unités de recherche » et vice versa. Clarisse Jay
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