La réforme de la représentativité patronale, grande oubliée de l'agenda social

Le débat sur la représentativité patronale sera-t-il un jour lancé ? En effet, il ne figure pas à l'agenda social finalisé lundi soir par les syndicats et le patronat pour 2011. Le Medef n'hésite pas à dire que les syndicats n'étaient pas « demandeurs » de négociations sur le sujet. Les organisations de salariés sont plus nuancées. « C'est vrai que ce n'est pas notre préoccupation première, reconnaît François Chérèque, de la CFDT. Surtout, les partenaires sociaux ne sont pas capables d'avancer par la négociation sur ce sujet. Il revient au gouvernement de prendre des décisions. »De profondes divisionsDe fait, la camp patronal n'est guère disposé à parler de ce dossier. De peur d'étaler de profondes divisions entre organisations ? ou entre fédérations ? au sein du Medef. Mais aussi de mettre au jour leur poids réel auprès des entreprises qu'elles prétendent représenter. Selon un sondage réalisé auprès de patrons d'entreprises de 10 à 499 salariés, dont les résultats n'ont pas été rendus publics jusqu'alors, 37 % des dirigeants interrogés « ne savent pas » qui, de l'UPA, du Medef ou de la CGPME, défend le mieux les intérêts des petites entreprises. Les autres se partageant à parts quasi-égales entre le Medef (32 %) et la CGPME (29 %). L'UPA arrive en dernier, mais son faible score (2 %) est liée à sa spécificité artisanale et au fait qu'elle n'intervient pas dans le champ des entreprises de cette taille. Une élection destinée à mesurer l'audience des organisations pourrait donc révéler des surprises qu'une partie des dirigeants patronaux ne sont pas prêts à assumer. Ils y sont d'autant moins enclins que, du côté des pouvoirs publics, la pression est largement retombée. Alors que François Fillon avait mis le sujet sur la table lors de son discours de politique générale fin novembre, il ne l'a plus évoqué depuis. Quant au chef de l'Etat, il n'en a pas dit un mot, début janvier, dans ses voeux aux partenaires sociaux. Pas sûr, cependant, que le dossier soit définitivement enterré. Au Medef, des responsables de fédérations veulent croire que la réflexion peut avancer dans la discrétion. La CGPME et l'UPA assurent, elles, qu'elles sont prêtes à faire des propositions de réforme. Histoire de ne pas être prises de court le jour où l'exécutif décidera de légiférer... Agnès Laurent
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