L'austérité replonge le Portugal dans la récession

Nouveau coup dur pour le Portugal. À la veille d'une émission d'emprunts d'État portugais très attendue ce mercredi, la banque centrale a annoncé que l'activité économique se contracterait de 1,3 % en 2011, sous l'effet des mesures de réduction du déficit budgétaire. Sous forme d'augmentations d'impôts et de réduction des salaires des fonctionnaires, les efforts demandés aux ménages feront reculer la consommation de 2,7 % après une progression de 1,8 % en 2010. Comment, dans ces conditions, espérer un retour de la croissance, et partant, un assainissement des comptes publics ? « À court terme, répond Jesus Castillo, économiste spécialiste de l'Europe du Sud chez Natixis, il n'y a pas de solution. Politique à l'allemandeÀ long terme, il s'agit pour le Portugal, d'adopter une politique à l'allemande, fondée sur le développement de l'industrie et des exportations, mais le changement de modèle ne se fait pas du jour au lendemain ». Excentré par rapport à l'Allemagne, locomotive européenne, trop proche en revanche d'une Espagne encore plus malade que lui, et qui n'offre plus les débouchés nécessaires, le Portugal souffre d'autres maux : une main-d'oeuvre mal adaptée à la demande industrielle, une industrie automobile et textile victime de la concurrence du Maghreb et de l'Asie émergente, une politique de recherche et d'innovation défaillante. Bref, le Portugal doit stimuler sa compétitivité s'il veut s'en sortir. En a-t-il la volonté ? En a-t-il les moyens ? Après l'adoption du budget 2011, le ministère des Finances a adopté un plan pour améliorer la compétitivité, stimuler les exportations, simplifier l'administration, lutter contre l'évasion fiscale, ou rénover des infrastructures urbaines. Quant aux moyens, cela reste à voir. La contraction du PIB n'est pas de nature à remplir les coffres de l'État, et pour l'heure, le Premier ministre, José Socrates, refuse l'idée d'une aide internationale. Une position à l'inverse de celle prise par Teodora Cardoso, membre du conseil de la Banque centrale. Celle-ci a déclaré lundi que Lisbonne « ferait mieux de demander une aide ». L. J. B et C. J. G.
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