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Petite éclaircie dans un secteur aérien bien nuageux : l'action Air France-KLM a grimpé de 4 % ce lundi, en séance, les investisseurs saluant un coefficient d'occupation des avions passé de 78,9 % en décembre 2008 à 79,7 % le mois dernier. Mais cette performance, la compagnie aérienne franco-néerlandaise la doit à la réduction de sa capacité (nombre de sièges proposés), qui a compensé en partie une nouvelle chute, de 4,6 %, de son trafic passagers, en décembre. En fin de semaine dernière, la compagnie irlandaise Aer Lingus évoquait elle aussi la nécessité « d'une gestion serrée de sa capacit頻, au vu d'une demande de transport qui devrait rester « modérée » au premier semestre 2010.En ce début d'année, les nouvelles sont globalement mauvaises dans l'industrie aérienne. Japan Airlines est au bord de la faillite, l'attentat manqué fin décembre sur un vol Amsterdam-Detroit a rappelé combien le secteur était vulnérable aux attaques terroristes, et, comble de malchance, le prix du carburant flambe à nouveau. Lundi, le cours du pétrole à New York a atteint 83,88 dollars, du jamais-vu depuis octobre 2008. Or, le kérosène n'est autre que le deuxième poste de dépense des compagnies aériennes, après les salaires. Mi-décembre, l'Association internationale du transport aérien estimait que les compagnies aériennes perdraient 3,9 milliards d'euros en 2010, à l'échelle mondiale, la facture de kérosène devant représenter en moyenne 26 % de leurs coûts d'exploitation. Mais cette estimation était basée sur un prix du pétrole à 75 dollars « seulement »? Rocco Sabelli, directeur général d'Alitalia, a d'ailleurs prévenu ce lundi que « 2010 serait une année difficile. Au mieux, la demande se stabilisera, alors que les coûts augmenteront, à commencer par le pétrole, qui entraînera une charge supplémentaire de 150 millions d'euros, par rapport à 2009 ».cher en bourseDans ce contexte, le secteur aérien paraît cher en Bourse. Compte tenu de son caractère cyclique, l'indice Bloomberg Monde des compagnies aériennes a enregistré une progression de près de 25 % en 2009, les investisseurs pariant sur une reprise économique assez rapide. Conséquence, les valeurs de l'aérien ne se paient pas moins de 1,9 fois leur actif net, selon les données de l'agence Bloomberg.Autre preuve de la cherté du secteur : la compagnie Tiger Airways, filiale à 49 % de Singapore Airlines, et qui compte s'introduire en Bourse d'ici à la fin du mois, a revu ses prétentions à la baisse. Au terme d'un «?road show?» destiné à sonder l'appétit des investisseurs, Tiger Airways n'espère plus lever que 273 millions de dollars de Singapour (136 millions d'euros), au lieu d'une fourchette initiale de 300 à 350 millions de dollars. Et pourtant, Tiger Airways est une compagnie à bas prix, ce qui aurait dû inspirer une certaine confiance quant à ses perspectives de chiffre d'affaires. Mais manifestement, les investisseurs ne goûtent guère l'aérien en ce moment.
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