outre-mer

La Martinique et la Guyane resteront des régions et des départements d'outre-mer et ne deviendront pas des collectivités dotées d'une forte autonomie comme la Polynésie ou Saint-Pierre-et-Miquelon. Les résultats des référendums de dimanche sont sans appel : 78,9 % de non à cette transformation en Martinique (400.000 habitants), et 69,8 % en Guyane (222.000 habitants) avec respectivement 56 % et 48 % de participation. Deux autres référendums devraient désormais avoir lieu le 24 janvier afin de proposer la fusion des conseils régionaux et généraux en une seule collectivité en Martinique comme en Guyane.« Le président de la République prend acte de la réponse négative claire que les électeurs ont apporté à la question. » Le communiqué officiel de l'Élysée, rendu public tôt lundi, est laconique, mais en privé, le chef de l'État savoure une victoire. C'est lui, en effet, qui avait pris l'initiative d'organiser la consultation pour satisfaire une demande des élus martiniquais et guyanais, en majorité de gauche ou indépendantistes, qui espéraient et qui ont fait campagne pour un vote positif. Un revers en tout cas pour la gauche qui détient les deux conseils régionaux. À deux mois des élections, l'UMP rêve d'en tirer profit, en particulier en Guyane?échec du LKpNicolas Sarkozy peut également être satisfait de la faible mobilisation, samedi, en Guadeloupe, à l'appel du LKP d'Elie Domota pour protester contre l'augmentation de 4 centimes du prix des carburants le 1er janvier. Un an après le début d'une mobilisation qui allait durer quarante-quatre jours, le LKP n'a donc pas réussi à relancer la mobilisation sociale.Les résultats des référendums comme l'échec du LKP semblent tous deux légitimer la politique suivie outre-mer par le chef de l'État pour sortir de la crise de l'hiver dernier. Mesures d'urgence, organisation d'états généraux de l'outre-mer, vote d'une loi d'orientation pour le développement économique (Lodeom) : l'Élysée a mis le prix pour ramener la paix sociale puisqu'au total, l'État a dépensé 700 millions d'euros dont 280 millions pour le seul revenu supplémentaire temporaire d'activité (RSTA). Le plan de relance outre-mer a, lui, permis d'injecter 276 millions supplémentaires dans les DOM. Des crédits qui s'ajoutent aux 14 milliards d'euros affectés annuellement à l'outre-mer par l'État (dont 3,6 milliards de dépenses fiscales). Les Martiniquais et les Guyanais ont sans doute voulu préserver cette manne que l'autonomie ne garantissait pas. De leur côté, les crédits européens accordés aux seuls départements d'outre-mer (voir tableau ci-dessus) auraient fait faux bon.Mais en refusant l'autonomie, les électeurs ont peut-être aussi voulu dire que l'important n'est pas tant les réformes institutionnelles que la modernisation des structures économiques et des relations sociales locales. n
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