Le plongeon de l'indice Baltic s'accélère dangereusement

Après avoir fait flamber les cours du charbon, inquiété les traders de coton ou de sucre, les inondations en Australie ont eu un impact inattendu sur les matières premières : le plongeon des cours du fret sec. Le Baltic Dry Index, qui agrège la tendance des tarifs de location des navires, s'était déjà affaissé de 44 % en deux mois en toute fin d'année ; il a encore perdu 1 % à 1.480 points mardi. Une décélération brutale, qui a surtout touché les « Capesize », ces bateaux trop gros pour emprunter les canaux de Suez et de Panama, qui sont donc contraints de contourner les continents en passant par les caps. Ce sont eux qui transportent fer et charbon, des ressources qui occupent à elles seules plus de 60 % des volumes de marchandises transportées dans le monde. « Le marché du charbon est aujourd'hui désorienté par le blocage probable d'une partie des mines australiennes, et la logistique en pâtit : beaucoup de bateaux sont bloqués dans les ports », constate un courtier en fret. Au-delà des dysfonctionnements, les motifs profonds du recul des cours du fret font débat, tant et si bien que les économistes se détournent du sujet. Le « Baltic » est en effet souvent utilisé comme un indicateur avancé de la conjoncture. Or, en apparence, les échanges restent soutenus. Selon les estimations de l'affréteur Clarkson Plc, 1,04 milliard de tonnes de fer et 978 millions de tonnes de charbon devraient être véhiculés sur les mers cette année. Ce qui pousse l'association mondiale du fret maritime* à estimer que « l'effondrement des tarifs provient d'un surplus de bateaux, pas de la contraction de l'économie mondiale ». 200 nouveaux Capesize devraient arriver sur le marché cette année. Une offre que la marché anticipe déjà depuis 18 mois, et qui ne devrait donc pas introduire de volatilité sur le marché. En revanche, d'aucuns s'inquiètent de la demande chinoise, qui engloutit la majorité du charbon et du fer produits dans le monde. Les importations de l'Empire du Milieu semblent ralentir. Sur le mois de décembre, elles n'ont progressé « que » de 17 %, contre 34 % en novembre sur le mois précédent. « Elles ont commencé à ralentir exactement en même temps que le fret », constate un spécialiste. Aline Robert*Round Table of International Shipping Associations
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