Groupama envisage d'accélérer son entrée en Bourse

L'ordre des priorités change pour Groupama. Depuis quatre ans, l'assureur répétait à l'envi qu'il entrerait en Bourse lorsqu'il en aurait besoin pour financer une grosse acquisition de plus de 3 milliards d'euros. Les dirigeants du groupe envisagent désormais de faire le contraire : entrer en Bourse pour lever des capitaux afin d'être en mesure de saisir « l'acquisition transformante » tant attendue. Révélée jeudi par le site Wansquare, cette information n'est pas confirmée officiellement par Groupama. « Le sujet est à l'ordre du jour », reconnaît-on toutefois en interne. Mais, si la tactique change, la stratégie reste la même. L'objectif annoncé dans le plan triennal 2007-2009 et renouvelé dans le plan 2010-2012 reste de devenir le dixième assureur européen par le chiffre d'affaires, alors qu'il est actuellement quinzième. Pour y parvenir, l'assureur a réalisé de multiples opérations ces deux dernières années pour un investissement global de 2,7 milliards d'euros. Il est désormais implanté dans quatorze pays et l'international représente 30 % du chiffre d'affaires, contre 15 % en 2007. Et les perspectives de croissance organique sont élevées, selon le plan stratégique : + 8 % par an d'ici à 2012 à l'international, avec des pointes à 11 % en Europe de l'Est et à 12 % en Turquie. L'activité pour l'ensemble du groupe (France comprise) devrait progresser de 6 % par an en dehors de toute acquisition, pour porter le chiffre d'affaires à 20 milliards d'euros d'ici à trois ans, contre 13,4 milliards en 2008.Il faudra faire plus pour entrer dans le Top 10 européen. Jean Azéma, le directeur général de Groupama, ne cachait pas, en octobre dernier, que le groupe devait effectuer « une acquisition plus significative que celles réalisées jusqu'ici ». Convaincu qu'une phase de consolidation du secteur va se produire d'ici peu, l'assureur veut avoir l'argent sous la main. « Avec l'application des normes Bâle 3, plusieurs groupes bancaires vont devoir vendre leur branche d'assurance qui leur coûtera trop cher en termes de fonds propres », estime-t-on chez Groupama. L'application des normes Solvabilité II dans l'assurance pourrait aussi rebattre les cartes.« prêt techniquement »Aucun calendrier n'est fixé pour la cotation. Mais une fois la décision prise, elle pourrait être rapide. « Groupama est prêt techniquement. Tout le travail juridique et financier de préparation a été fait », indique un proche du dossier. L'une des hypothèses avant la crise était d'introduire en Bourse de 20 % à 30 % de Groupama SA, entité ad hoc créée en 2006 en prévision de la cotation. Détenue à près de 100 % par les caisses régionales de Groupama, cette société pilote les activités opérationnelles, ainsi que la réassurance des caisses régionales et des filiales. Des précisions pourraient être apportées lors de la publication des résultats le 17 février.
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