Que veut Cécile duflot  ?

Même si les Verts sont en baisse dans les sondages, Cécile Duflot est incontestablement « la » révélation politique de cette campagne des régionales. Fille d'un cheminot anticlérical et d'une prof de physique-chimie très catho de gauche, la secrétaire nationale des Verts se révèle être une redoutable tacticienne, en particulier face aux socialistes. Elle sait aussi parfaitement manier la langue de bois comme si elle avait fait de la politique depuis un quart de siècle. Elle explique dans ce petit livre d'entretiens avec le journaliste Guy Sitbon comment elle envisage la « conversion écologique de l'économie ». Cette ancienne de l'Essec tente aussi de préciser la position des Verts sur la transformation sociale de la société, un domaine dans lequel les écologistes ont jusque-là été timides. Plus classiquement, elle défend enfin une sortie du « tout pétrole » sans pourtant entrer dans les détails. Tonique mais pas toujours convainquant. P. C.« Apartés », Cécile Duflot, entretien avec Guy Sitbon, Éditions Les Petits Matins, 228 pages, 15 euros.L'État-nounou nous guetteC'est une nouvelle édition augmentée que propose Mathieu Laine de son livre « la Grande Nurserie », paru en 2006. « De la consommation de nourriture, d'alcool ou de tabac à la nécessité de faire du sport, de la tentative d'interdiction de la fessée au renforcement des dispositifs de sécurité intérieure [...], l'État-nounou nous borde, nous observe et nous indique la conduite à tenir », dénonce-t-il. Cette dérive de l'esprit de précaution, devenu précaution par principe, comme on l'a vu avec l'affaire de la grippe A (H1N1), inquiète Mathieu Laine, qui ne voit pas s'arrêter « le vent de l'infantilisation ». Comment sortir d'une société qui modèle nos comportements aux sons du « manger tue, fumer tue, vivre tue » ? Mathieu Laine cite de nombreux exemples de cette déresponsabilisation collective de l'individu. L'obsession sécuritaire qui conduit à mettre des caméras de surveillance partout ou à organiser la mainmise du pouvoir politique sur Internet montre que ce sont nos libertés qui sont en jeu. La crise des subprimes de 2007-2008 lui semble tout aussi caractéristique de l'État-nounou. Le rêve politique du « tous propriétaires » a conduit la finance américaine a des comportements spéculatifs aberrants avec les encouragements du gouvernement fédéral et l'absence de régulation a provoqué une crise économique mondiale. Pour sortir de la « grande nurserie », conclut Mathieu Laine, il faut en revenir à une société de responsabilité, où l'individu se prend en main. Le vieux rêve des libéraux. Ph. Ma.« La Grande Nurserie », Mathieu Laine, JC Lattès, 217 pages, 8 euros.
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