Rémy Pflimlin ne souhaite pas que le gouvernement revienne sur la réforme mise en place par Nicolas Sarkozy, qui avait fait disparaître des écrans du service public la publicité après 20 heures. Mais le président de France Télévisions souhaite quand même que cette interdiction pure et simple soit assouplie. C’est en tout cas le sens de la réponse faite dans une interview accordée aux Echos, où il indiquait que la «question de la publicité devait de nouveau être abordée».Difficile à assumer à gaucheLe retour de la publicité sur le service public serait difficile à assumer pour un gouvernement de gauche, même si la conjoncture économique n’est pas favorable pour les finances publiques. En août dernier, le ministre du Budget Jérôme Cahuzac avait osé prôner le retour de la réclame sur les écrans. Il avait été renvoyé dans ses buts par le premier ministre Jean-Marc Ayrault qui avait soutenu la ministre de la Culture Aurélie Filippetti, qui s’était insurgée contre la requête de Bercy. Sept mois après, le dossier n’est pas officiellement rouvert, et aucune discussion en interministérielle n’a eu lieu sur le sujet, mais au sein du gouvernement, les positions n’ont visiblement pas changé.Dans l’après-midi lundi, la direction de France Télévisions a pris soin de préciser que, dans ces déclarations aux Echos, il ne s’agissait pas pour Rémy Pflimlin de demander le rétablissement de la publicité après 20 heures, mais des assouplissements au régime actuel. Le président de France Télévisions souhaiterait par exemple que la régie puisse vendre des spots autour «d’épreuves sportives en prime time», les événements sportifs étant par nature très onéreux. Il désire aussi que les chaînes «généralistes à vocation universelle», comme France 2, ne soit pas traitées à l\'instar d\'«une chaîne éducative ou destinée aux enfants», en l’occurrence France 4.France 4 ré-orientée vers les jeunesRémy Pflimlin a en effet annoncé la ré-orientation de la ligne éditoriale de France 4. «La place de l’enfance a vocation a y être renforcée», a indiqué le président, cédant ainsi à une demande de longue date du gouvernement. La ministre de la Culture avait promis en effet de transformer France 4, actuellement destinée aux jeunes adultes et aux adolescents en chaîne à destination de la jeunesse. Mais la direction du groupe s’y était jusque là opposée, arguant que France 4 était un «laboratoire de la TNT».France Télévisions estime que Gulli vaut 100 millions d’eurosReste encore à régler la question de Gulli, la chaîne jeunesse dont France Télévisions détient 34%, une part que le groupe public souhaiterait bien céder à son co-actionnaire, Lagardère. Les parties restent en désaccord profond sur le prix de vente. Selon nos informations, France Télévisions évalue la chaîne à 100 millions d’euros, soit 34 millions d’euros pour sa participation. Une vision que ne partage pas Lagardère qui a fait des offres très sensiblement inférieures.Rémy Pflimlin revoit le plan de suppressions de postes à la hausseRémy Pflimlin a également officialisé un nouveau chiffre de suppressions de postes, confirmant que les 500 départs volontaires prévus pour 2012 était désormais caducs. Ce sont en fait entre 700 et 800 emplois qui seront supprimés, mais sans licenciements secs.

latribune.fr

11 Févr 2013, 23:02

Partager :