La production automobile chute en France

Les constructeurs automobiles français fabriquent de moins en moins dans l'Hexagone. La production de voitures particulières réalisée par Renault et PSA y a encore fléchi de 15 % l'an dernier. À moins de 1,5 million d'unités. C'est moitié moins qu'en 1995. Et à peine plus qu'en... 1965. Quarante ans pour en arriver là ! Cette désindustrialisation frappe la France, mais nullement l'Allemagne, par exemple, aux coûts pourtant réputés élevés.Les pouvoirs publics français ont de quoi s'inquiéter. D'autant plus que Renault et PSA ont, l'an passé, accru de 5,5 % leurs volumes de fabrication à l'étranger. Pour ne rien arranger, la fabrication en France d'utilitaires légers, frappés encore davantage par la crise que les voitures, a plongé de 42 % l'an passé.Renault a réduit sa production de voitures particulières dans l'Hexagone de 19 % et PSA de 13,6 %. Du coup, une voiture sur cinq à peine du groupe au losange a été assemblée sur un site français en 2009. Chez PSA, la proportion de voitures montées dans l'Hexagone est en revanche plus importante (38 % en 2009). Le groupe Volkswagen produit pour sa part le tiers de ses véhicules outre-Rhin.redéploiement géographiqueÉvidemment, ces chiffres reflètent l'internationalisation des marchés de Renault et de PSA et leur redéploiement géographique, pour mieux répondre à la demande dans les pays émergents porteurs. Mais cet effort n'explique pas tout. En effet, nombre de véhicules destinés à l'Europe de l'Ouest sont désormais assemblés en dehors de l'Hexagone, principalement chez Renault. La Twingo, jadis fabriquée en Île-de-France, a migré vers la Slovénie. Le site pilote de la future Clio IV ne sera plus Flins, mais Bursa, en Turquie, alors que la région « Euromed » n'absorbera qu'une faible part de la production de ce véhicule. Et, bien sûr, la gamme à bas coûts de l'ex-Régie provient de pays émergents comme la Roumanie.Patrick Pelata, directeur général délégué de Renault, ne nie pas le phénomène. Il se borne à souligner que 45 % des effectifs du groupe demeurent en France, où la firme réalise plus de la moitié de ses investissements. Pour combien de temps ? A.-G. V.
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