Les départements peinent à boucler leur budget

L'étau se resserre. Alors que les conseils généraux sont en train de débattre de leurs orientations budgétaires, une réalité s'impose dans la plupart des hémicycles : la difficulté à présenter un budget équilibré, ainsi que le leur impose la Constitution. À tel point qu'une majorité de départements ont reporté au maximum le vote de leur budget : en raison des élections régionales, la date limite a été repoussée au 15 avril.Selon l'ADF (Assemblée des départements de france), une trentaine de départements seraient dans la nasse dès cette année, en butte à la conjonction fatale d'une diminution de recettes liée à la crise immobilière (baisse des droits de mutation) et d'une hausse des dépenses obligatoires d'action sociale (RMI, revenu de solidarité active, allocation personnalisée d'autonomie, prestation de compensation du handicap, aide sociale à l'enfance...). Des dépenses que l'État est censé leur compenser en totalité. « En réalité, le manque à gagner est de 3 milliards d'euros par an », estime-t-on à l'ADF.Conscient de la gravité de la situation, François Fillon a mandaté le directeur général des services du Rhône pour une mission sur les finances des départements ; à charge pour lui de « renforcer la péréquation financière entre départements, de proposer des améliorations du pilotage des dépenses sociales, et de recenser les expériences originales en la matière ». Le rapport doit être rendu le 15 avril. De son côté, le comité des finances locales va faire plancher quatre présidents de conseil général, parmi lesquels Philippe Adnot. Selon le président (sans étiquette) de l'Aube, il s'agit de faire la vérité sur l'évolution des dépenses sociales, de réfléchir à des actions pour maîtriser ces dépenses, et de voir quelles sont les possibilités de faire financer ces dépenses... par d'autres. « Cela renvoie à la création d'un cinquième risque », précise Philippe Adnot, reconnaissant la complexité de la tâche. Lui-même n'arrivera à boucler son budget cette année que grâce à une hausse de 5 % de sa fiscalité et une baisse de 10 millions de ses investissements. D'autres seront obligés de tailler dans leurs dépenses (lire ci-dessous). In fine, c'est le rôle de « filet social » des collectivités locales qui risque d'en être affecté. Stéphanie TisserondInfographie2cols 70mm
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