Claude Bartolone, en Seine-Saint-Denis  : « Le loup est là  !  »

Le président a beau tourner les chiffres dans tous les sens : cela ne passe pas. Alors, jeudi, il y est allé franchement, au cours du débat d'orientation budgétaire (DOB). Lors de ce type d'exercice, il y a un rituel, celui de crier au loup, d'expliquer que la situation est grave, a expliqué en substance Claude Bartolone (PS). « Seulement voilà, cette année, le loup est arrivé [...] et je ne sais pas si nous nous relèverons de ces morsures. »De fait, le département de Seine-Saint-Denis est dans une situation financière très préoccupante : il manque 120 millions d'euros pour boucler son budget. Le département cumule les handicaps, avec des droits de mutation en baisse de 50 millions en un an, et des dépenses sociales obligatoires du type RSA (revenu de solidarité active) ou APA (allocation personnalisée d'autonomie) en hausse, qui coûtent 168 millions de plus que ce que l'État verse au département. Depuis 2004, l'État doit d'ailleurs 640 millions d'euros à ce titre, selon les calculs du conseil général.Pour passer l'année 2010, l'exécutif s'est résolu à augmenter les impôts (+ 6 %), alors que son territoire est le plus pauvre de France. Il accroîtra aussi son endettement de 100 millions, alors qu'il est le département le plus endetté et que, de surcroît, il est celui dont la part d'emprunts toxiques dans sa dette est la plus importante. Mais cela ne suffira pas : et il lui faut donc en plus trouver quelque 100 millions d'économies pour passer l'année.des économies« L'an dernier, j'ai déjà fait des économies, mais c'était l'épaisseur du trait, du genre la suppression de la réception du Nouvel An. Cette fois, les économies vont affecter l'aide à l'acquisition d'un ordinateur pour les collégiens entrant en sixième, l'extension d'Imagin'R aux écoliers ou la subvention au Salon du livre de la jeunesse de Montreuil », s'inquiète Claude Bartolone.Quelle politique rogner ? Quelle aide supprimer ? Le débat au sein de la majorité risque d'être douloureux. « Nous avons le devoir de nous lever, de résister ! », a lancé, lors du DOB, Gilles Garnier, pour le groupe communiste.Claude Bartolone, lui, a appelé son opposition de droite à une sorte d'union sacrée. En vain : « Monsieur le président, si vous n'arrivez pas à gérer ce département, n'hésitez pas à nous donner l'intérim ! », a répondu Ludovic Toro, président du groupe UMPNC-DVD.Reste que le gouvernement n'est pas indifférent au sort d'un département sous tension. Claude Bartolone a déjà été reçu à l'Élysée, à Matignon et à Bercy, et il espère un geste. Ce qui ne l'empêche pas de prévenir : quoi qu'il arrive, il assumera ses responsabilités. « Il y aura un budget présenté avec des choix, et je ne laisserai pas l'État faire ces choix à ma place. » Le budget doit être voté les 8 et 9 avril. S. T.Pour passer l'année 2010, l'exécutif s'est résolu à augmenter les impôts (+ 6 %).
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