L'absence de détails sur le soutien à la Grèce laisse le marché sceptique

Le marché obligataire européen a fait preuve d'une grande volatilité, jeudi, dans l'attente de la réunion des chefs d'État et de gouvernement européens, au cours de laquelle devait être discutée la question d'une aide en faveur de la Grèce. Avec, à la clé, une certitude sur le soutien européen, mais beaucoup d'interrogations sur ses modalités.Voulant croire à l'annonce de mesures concrètes, les obligations d'État à 10 ans grecques ont ouvert en baisse, avant de rebondir très nettement dans la matinée. Évoluant en sens inverse des prix, le rendement à 10 ans a cédé jusqu'à 24 points de base, à 5,78 %, son plus bas niveau en séance depuis le 13 janvier dernier. Après un regain de scepticisme entraînant une rechute de 17 points de base, les titres helléniques sont repartis à la hausse en début d'après-midi dans le sillage de la déclaration lue par le nouveau président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, à l'issue d'une réunion des principaux dirigeants de la zone euro.Des mesures seront prises de manière coordonnée pour « sauvegarder la stabilité financière de la zone euro », a souligné Herman Van Rompuy. Pour en bénéficier, la Grèce devra en retour mettre en oeuvre « avec rigueur et détermination » son plan d'austérité. Une première évaluation de l'application du programme grec, qui devrait permettre de réduire à 8,7 % du PIB le déficit budgétaire du pays en 2010, serait notamment réalisée en mars. « La nouveauté, c'est que l'Union européenne ne laissera pas tomber la Grèce. Mais cela se fait au prix d'une sorte de transfert du risque grec vers les pays du coeur de l'Europe. L'absence de détails sur le plan de soutien se traduit naturellement par des prises de profit sur l'euro et le marché obligataire », analyse Nordine Naam, stratégiste taux et change chez Natixis.deux pistesIl faudra, en effet, attendre les réunions des ministres des Finances de la zone euro et de l'Union européenne, lundi et mardi prochains, pour connaître le détail des modalités pratiques. Selon plusieurs sources diplomatiques, l'aide pourrait prendre la forme de prêts bilatéraux ou encore de l'achat d'obligations grecques par des banques publiques. En fin d'après-midi, le rendement des titres à 10 ans grecs ne cédait plus que 6 points de base, à 5,93 %.Julien BeauvieuxLire également pages 8 et 9.
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