« Les génériqueurs qui observent la loi sont désavantagés en France »

Comment a évolué l'activité de Sandoz en France en 2009 ?Nous ne dévoilons pas notre chiffre d'affaires par pays. Mais il a reculé en 2009 : nous sommes passés du troisième au cinquième rang des génériqueurs en France, derrière Teva et Sanofi-Winthrop. Notre part de marché y est inférieure à 10 %, alors qu'elle est de 10 % à 20 % en moyenne dans les autres pays d'Europe et de 30% en Allemagne où nous sommes leaders. Et ce, alors que la France est le deuxième marché européen pour les génériques derrière l'Allemagne. Pourquoi cette mauvaise performance ?Nous avions un problème de management, c'est pourquoi nous avons remplacé la moitié de l'équipe de direction et nommé Frédéric Collet en juillet 2009 comme président France. Il a à son actif le redressement de la filiale française de Ciba Vision. Nous devons maintenant reconquérir des clients : nous sommes en retard en termes de distribution. Nous regrettons cependant qu'il existe en France des pratiques de rabais consentis aux pharmaciens qui vont bien au-delà de ce qu'autorise la loi. C'est une spécificité de ce marché à laquelle nous refusons de nous conformer. Je préfère perdre du terrrain en respectant l'éthique qu'en gagner en l'oubliant. Mais c'est un fait : les sociétés qui observent un code éthique et légal sont désavantagées en France. Nous devons donc continuer à dialoguer avec les autorités pour assurer une plus grande équité.Quelle part de marché avez-vous sur le clopidogrel, le générique du Plavix autorisé depuis octobre?Notre générique a eu un fort démarrage. Malheureusement, à cause des rabais que je viens d'évoquer, le marché est inéquitable.Que dépensez-vous pour mettre au point vos biosimilaires ?Au niveau mondial, Sandoz investit fortement dans le développement, qui est le fer de lance de la croissance d'un génériqueur : près de 9% des ventes, contre 4 à 7% pour nos concurrents, ce qui a représenté 700 millions de dollars en 2008. Pour développer un biosimilaire, il faut de 50 millions à 150-200 millions de dollars contre 2 à 10 millions pour des génériques classiques.Les ventes de Sandoz n'ont crû que de 5 % l'an dernier en monnaies locales, contre 12% pour la branche pharmacie de Novartis... Oui, mais notre résultat opérationnel a crû de 10% sur l'année. Depuis 2003, les génériques sont, avec les vaccins, les deux branches qui progressent le plus vite chez Novartis. Nous comptons continuer à développer des produits innovants dans les biosimilaires, les injectables en oncologie, et le domaine respiratoire. Ce dernier représente un marché mondial de 20 milliards de dollars (asthme et broncho-pneumopathie chronique obstructive) dont 15 milliards devraient perdre leurs brevets d'ici à 2016. Au total, 30 milliards de dollars de ventes vont perdre leurs brevets dans les années à venir, dont plus d'un milliard en France.Avec la multiplication des fabricants de génériques et l'arrivée des labos traditionnels dans ce domaine, comment s'imposer ?Pour moi, il y a aujourd'hui deux segments : les génériques « standard » et les produits plus élaborés, comme les protéines thérapeutiques, qui représentent 30% de notre chiffre d'affaires. Or, les génériques de demain seront différents : les produits biologiques (grosses molécules) représentent 2% des expirations de brevets en valeur en 2010, mais ce sera 40% à l'horizon 2014 -2016. C'est là que nous voulons positionner Sandoz.Et en France ? Nous avons de vrais atouts, avec 350 lignes de médicaments et une couverture d'environ 80% du répertoire. Nous sommes le seul génériqueur français à vendre trois biosimilaires (plus de 15% de notre chiffre d'affaires). Nous voulons donner à Sandoz la place qui est la sienne, celle de numéro deux mondial et numéro un en Europe.
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