Des destructions d'emplois à un rythme moins soutenu

La France comptait 322.000 emplois salariés de moins fin 2009 par rapport à fin 2008 dans le privé (- 1,8 %), selon les chiffres définitifs diffusés jeudi par le ministère de l'Emploi. L'an dernier, l'économie française a détruit beaucoup plus d'emplois qu'elle n'en a créés. Depuis l'après-guerre, 2009 est l'année marquée par la plus forte récession. Certes, au quatrième trimestre 2009, les destructions nettes d'emploi ont atteint 11.5000 (- 0,1 %), après 66.000 (- 0,4 %), selon l'Insee. Dans un communiqué, la ministre de l'Economie et de l'Emploi, Christine Lagarde a noté « avec satisfaction le ralentissement important des destructions d'emplois à la fin de l'année 2009 », y voyant le signe que la « stabilisation » du marché du travail devrait continuer en 2010. Très optimiste, le chef de l'Etat indique pour sa part dans une interview au Figaro Magazine que « dans le courant de l'année 2010 le chômage va diminuer ».Reste que la partie est loin d'être gagnée. En effet, si le rythme des destructions d'emploi s'annonce moins soutenu en 2010, en raison notamment de la timide reprise de la croissance en France, les économistes rappellent que le retour de la croissance a toujours un impact décalé de plusieurs mois sur le marché de l'emploi. 50.000 destructionsLors d'un point presse mercredi, Bernard Ernst, directeur des statistiques de Pôle emploi chiffrait, lui, le nombre de destructions d'emplois entre fin décembre 2008 et fin décembre 2009 à - 321.500 salariés, et surtout, tablait sur « environ 50.000 destructions d'emploi pour l'année 2010 .La sortie de crise n'est donc pas pour demain. Ni sur le front de l'emploi, ni pour les comptes de la Sécurité sociale. Jeudi, l'Agence centrale des organismes de sécurité sociale (Acoss) a ainsi annoncé que la masse salariale du secteur privé, principale source de recettes pour la Sécu, est restée « stable » au quatrième trimestre, mais affiche une baisse de 1,3 % sur l'ensemble 2009, inédite depuis la Libération. La baisse d'un point de pourcentage de la masse salariale équivaut à deux milliards d'euros de recettes perdues par la Sécu. Pour 2009, les dernières prévisions tablent sur un « trou » de la Sécu de 23,5 milliards d'euros pour 2009. Isabelle Moreau
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