Paris et Londres prêts à converger sur la défense

Le rapprochement en matière de défense entre la France et la Grande-Bretagne sera l'un des sujets clés lors de la visite de Nicolas Sarkozy à Londres ce vendredi. Le président français abordera aussi le nucléaire et la régulation financière, avec son homologue Gordon Brown, mais aussi avec David Cameron, le leader des conservateurs, favori pour les prochaines élections.Dans la défense, l'objectif est avant tout budgétaire. La France et la Grande-Bretagne comptent pour la moitié des moyens opérationnels en Europe, mais sont à court d'argent. L'idée est donc de réaliser des économies d'échelle : la France en particulier pousse pour que la construction et les commandes d'armes soient regroupées. « Ne peut-on pas travailler ensemble sur les commandes de satellites, de véhicules blindés, de drones ? », s'interroge une source française.L'idée n'est pas nouvelle. En 1998, l'accord dit de « Saint-Malo » avait lancé la coopération franco-britannique dans la défense. Mais au-delà des grandes déclarations, les rapprochements concrets ont été rares. En particulier, une tentative de travailler ensemble sur des porte-avions a échoué et seule une partie du design a été effectuée en commun.rapprochement en vueDeux éléments ont changé la donne : la récession, aggravant les problèmes budgétaires, et le retour de la France dans le commandement de l'OTAN, qui lève l'impression qu'une coopération franco-britannique serait une concurrence à la relation avec les Etats-Unis. Du coup, un récent « livre vert » (première étape de la définition des politiques) du gouvernement britannique a relancé l'idée d'un rapprochement. Les conservateurs sont d'accord. Liam Fox, ministre « fantôme » de la Défense, propose de mettre en place une rencontre trimestrielle entre les ministres de la Défense français et britannique.Le deuxième sujet brûlant concerne la construction des centrales nucléaires. EDF espère en construire quatre en Grande-Bretagne, la première opérationnelle fin 2017. Mais cela nécessite des investissements urgents. Le problème est que la tonne de CO2 est actuellement à un prix très bas, ce qui rend les investissements dans les technologies traditionnelles (gaz, pétrole...) plus rentables. EDF demande donc qu'un prix minimum soit garanti pour le CO2. L'entreprise espère qu'une annonce sera faite dès que le budget britannique sera présenté, dans deux semaines. Or Gordon Brown a annoncé mercredi qu'une « nouvelle structure pour stimuler les énergies nucléaires et propres » serait annoncée lors du budget.
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