La BNS perd la main sur le franc suisse

La Banque Nationale Suisse n'a pas allumé la mèche de la hausse des taux à l'issue de la première de ses quatre réunions annuelles, mais les conditions, à l'exception d'une, semblent désormais réunies pour qu'elle abandonne sa politique de taux voisins de zéro dans un avenir pas si lointain. C'eût été de l'auto-flagellation pour Philipp Hildebrand et ses pairs de la banque centrale de modifier la fourchette du Libor trois mois, qui fait office de taux directeur, au moment où les investisseurs s'engouffrent avec gourmandise sur le franc suisse, paré des vertus qu'a récemment perdues l'euro. Car le franc, monté jeudi à son plus haut niveau de l'année face à l'euro, est précisément revenu sur le seuil de 1,46 que la BNS avait cherché à protéger bec et ongles à la même période de 2009, en faisant une incursion très remarquée sur le marché des changes, sous la houlette de Jean-Pierre Roth, son président de l'époque. Interventions très à contre-courant de sa culture, qui allaient pourtant se poursuivre tout au long de l'année et à intervalles réguliers depuis janvier dernier, avec en ligne de mire la défense du seuil de 1,50 franc suisse pour un euro, la ligne rouge à ne dépasser sous aucun prétexte lorsque la Confédération était engluée dans la récession. De fait, le franc n'a cassé ce seuil qu'à la mi-décembre, lorsque l'euro avait déjà bien entamé son capital face au dollar et que le redressement conjoncturel suisse commençait à se manifester. La BNS a donc maintenu sa fourchette à 0?% - 0,75?% et continuera à piloter le taux au jour le jour autour de 0,25?%. Mais elle a mis un peu d'eau dans son vin concernant la valeur du couple euro?franc. Jusqu'à sa réunion de décembre, la banque centrale s'engageait à prévenir « toute appréciation du franc suisse ». Depuis lors et hier encore dans son communiqué, le langage a un peu molli. Désormais la BNS n'agira « de façon décisive » que pour contrer « toute appréciation excessive » de sa monnaie, particulièrement néfaste pour un pays aussi tributaire de ses exportations que la Suisse. Détecté sur le marché des changes mercredi, l'institut d'émission n'a pas été présent le lendemain, jour de son conseil, alors que le franc suisse poursuivait son envol. Difficile en effet de contrer un mouvement d'appréciation, juste après avoir donné en pâture aux marchés des prévisions de croissance révisées à la hausse. Alors qu'elle tablait sur une progression du PIB comprise entre 0,5?% et 1?% en décembre, son pronostic pour 2010 est désormais «?d'environ 1,5%?». Si l'euro recommençait à céder du terrain face aux grandes monnaies, la politique de change de la Confédération en serait grandement fragilisée. Le franc suisse a, de tous temps, joué le rôle de valeur refuge, même son aura a été ternie par le houleux débat sur le secret bancaire helvète. n XX lorem ipsum Essenis numsan heniat luptat veliquamet duis dolortie
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