L'OCDE demande à nouveau à la France de se mettre à la diète

Commençons par la bonne nouvelle. « La reprise est en clenchée, c'est un fait avéré », a reconnu ce lundi Angel Gurria, le secrétaire général de l'OCDE en présentant le millésime 2011 de l'Etude économique de la France de l'Organisation. À tel point que l'OCDE, à l'unisson du gouvernement, vise désormais une croissance de 2 % cette année « voire un peu plus », contre + 1,6 % jusqu'ici, comme l'estime toujours le FMI. « Mais cette reprise est insuffisante pour faire refluer rapidement le chômage », regrette-t-il. Sur ce point, après avoir souligné le haut niveau de fiscalité sur le travail, le salaire minimum élevé, la difficulté à s'adapter aux chocs et la piètre qualité du dialogue social, l'OCDE invite Paris à continuer à s'inspirer du système danois combinant prestations chômage élevées, accès renforcé à la formation et à la recherche d'emploi, « en échange d'une protection de l'emploi limitée et d'une obligation stricte à accepter des offres valables d'emploi » précise l'étude. Marge de manoeuvre limitéeEnsuite, après avoir demandé à Paris comment la France réduira le déficit public à 5,7 % du PIB cette année, à 4,6 % fin 2012, 3 % en 2013 et 2 % en 2014, à quelques jours de la présentation par Christine Lagarde d'une nouvelle trajectoire macroéconomique pour 2011-2014, l'OCDE (re)propose des mesures pour assainir les comptes publics. Depuis l'accélération de la dérive des finances publiques, au début de la décennie, de tels voeux ont déjà été formulés. L'organisation soutient le gouvernement dans sa volonté de doter la France d'un cadre budgétaire à valeur constitutionnelle, consistant en une règle de déficit structurel. Ensuite, elle recommande de faire mieux avec moins, notamment en coupant dans les dépenses, en améliorant l'efficacité des administrations publiques, en maîtrisant les dépenses de santé. Un élargissement des bases fiscales et une réduction des niches fiscales et sociales sont aussi suggérés. Côté recettes, l'OCDE suggère de relever les impôts « les moins nocifs, notamment les taxes sur les externalité environnementales, la propriété, la TVA ». Mais, à un an des présidentielles, la marge de manoeuvre du gouvernement paraît limitée, à moins que celui-ci n'accepte, en suivant les préceptes de l'OCDE, de fragiliser un peu plus une popularité déjà brinquebalante. Même remarque pour les candidats de l'opposition. Au mieux, ils pourraient en reprendre quelques unes à leur compte, quitte à les édulcorer.
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