« D'abord, je trouve le mot retraite plutôt inadapté. Il donne une image d'inactivité, un côté rangé des affaires qui ne me plaît pas trop. Pour moi, c'est surtout une nouvelle étape, à laquelle il faut se préparer. Comment j'envisage ma retraite ? J'ai bien l'intention de m'investir dans différentes activités, dont l'humanitaire. Ce sera le moment d'aider les autres. Je compte aussi conserver des activités au sein de certaines entreprises. Ainsi, je suis entrée récemment au conseil d'administration du Jardin d'acclimatation. Le tout serait d'adopter une approche assez flexible. Quel serait l'âge idéal, pour abandonner mon job ? Entre 65 et 70 ans. L'important, c'est de préparer ce moment, c'est ce que je commence à faire. Nous sommes tous en manque d'information sur le sujet. Nous sommes confrontés à des interlocuteurs soit peu disponibles soit incompréhensibles. J'ai trouvé une personne compétente pour m'aider à préparer financièrement cette échéance : nul n'ignore que nos retraites seront bien maigres. Il faut donc trouver des solutions alternatives, et s'en occuper à partir de 40 ans. S'agissant de mes collaborateurs du groupe Fred, je les incite fortement à effectuer une transition en douceur. L'un d'entre eux doit partir en retraite à la fin de l'été, nous sommes tombés d'accord pour lui ménager une période de transition, au cours de laquelle il peut partager son expérience. C'est à la fois valorisant pour lui, il a envie de donner le meilleur de lui-même, et à l'avantage de la société, qui bénéficie d'un transfert de compétences.S'agissant de la réforme des retraites, je pense que le recul de l'âge de départ est évidemment nécessaire. À 65 ans, beaucoup de salariés sont encore au mieux de leur forme. Cela étant, la réforme devrait prévoir des périodes de transition, sous forme de « préretraite ». Et beaucoup doit être fait pour améliorer l'information, sur un sujet aussi complexe. »

latribune.fr

11 Avr 2010, 23:18

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