Un mois jour pour jour après le séisme et le tsunami qui ont dévasté le Japon, et les inquiétudes qui ont suivi sur une catastrophe nucléaire, les marchés d'actions affichent contre toute attente un visage relativement serein. Les grands indices boursiers mondiaux ont même enregistré, entre le 11 mars et le 11 avril, de belles progressions. En Europe, le CAC 40 a pris sur la période 2,6 % quand le Footsie 100 londonien et le Dax de Francfort ont augmenté respectivement de 3,7 % et de 2,7 %. L'indice EuroStoxx50 affiche pour sa part une hausse de 3 % depuis le 11 mars dernier. Du côté des marchés américains, le Dow Jones a progressé de 2,8 % en un mois, le S&P500 de 1,8 % et le Nasdaq de 2,4 %. Même en Asie - à l'exception des indices japonais qui pointent logiquement parmi les plus mauvaises performances mondiales sur le dernier mois ? les marchés ont bien résisté. La Bourse de Hong Kong a repris 4,5 % depuis le 11 mars. Après une réaction épidermique à la baisse, les marchés d'actions développés ont globalement effacé leurs pertes liées à la catastrophe en seulement neuf séances. Cette bonne tenue des places financières s'explique selon les analystes par des niveaux de valorisation toujours très attractifs sur les marchés actions et par une reprise économique globale désormais bien ancrée. Les stratégistes de Groupama AM mettaient aussi en avant une semaine après la catastrophe nippone le soutien apporté par les flux d'investissement très importants dirigés sur les actions, faute d'autres réelles opportunités. Si les grands indices boursiers ont bien résisté au cataclysme naturel japonais, les marchés émergents n'ont, pour leur part, pas eu du tout à souffrir du séisme du 11 mars au Japon. L'indice composite de Shanghai et le Bovespa brésilien ont progressé de 3 % sur le dernier mois tandis que la Bourse de Bombay a bondi de 6,1 %. Entre le 11 mars et le 11 avril, l'indice MSCI World a gagné 2,8 % contre un bond de 8,8 % pour le MSCI Emerging Markets. Retour des incertitudes« Les actions émergentes ont récemment surperformé les actions des pays développés, rattrapant le retard qu'elles avaient accumulé sur ces dernières depuis la fin de l'an passé », notent les experts de BNP Paribas Investment Partners. Car la crise japonaise a eu pour effet d'occulter les autres risques sur les marchés, qui pesaient notamment sur les actions émergentes. Des risques toujours présents : « révoltes arabes, hausse du prix du pétrole, prix des matières premières et inflation naissante ou déjà installée », énumèrent les analystes de Cholet Dupont. Ces derniers prédisent déjà un retour des incertitudes « une fois cette reprise technique terminée ».

latribune.fr

11 Avr 2011, 21:26

Partager :