L'éditorial de Muriel Motte

Allez, on y croit ! Une poignée de chiffres encourageants, un petit vent d'optimisme et l'affaire est dans le sac. D'Asie (hors Japon) qui vient de vivre sa meilleure semaine boursière en sept mois, jusqu'aux marchés d'actions occidentaux, qui ont regagné entre 4,7 % et 6,5 % en cinq jours, les investisseurs ont décidé de chausser les lunettes roses. Et d'oublier les angoisses d'un mauvais premier semestre. Oui, le monde peut échapper à une rechute dans les affres de la récession ; non, toutes les banques européennes ne sont pas au bord de la fracture financière ; oui, la valorisation des actions mérite qu'on s'intéresse à elles. Qu'il s'agisse du traditionnel PER (cours d'un titre divisé par le bénéfice par action), du PER de Shiller, qui s'appuie sur la moyenne des résultats à 10 ans pour corriger les effets de cycle, ou encore du « price to book », bon indicateur de la cherté des valeurs bancaires, les indices européens affichent une belle décote par rapport à leur moyenne historique. L'Europe paye cher le désordre de ses finances publiques, son agaçante propension à se traîner en queue de peloton de la reprise et des prévisions de résultats 2011 fort optimistes. Fin juin, le consensus IBES annonçait une hausse de 21 % des bénéfices des groupes de la zone euro l'an prochain, un chiffre qui s'accorde mal avec la multiplication des plans de rigueur. Certes, une bonne partie de nos fleurons trouvent hors des frontières la croissance qui manque en Europe. Mais pour satisfaire les attentes très audacieuses des analystes, ils devront faire des miracles. Ou au moins s'appuyer sur une monnaie coopérative. Un rally boursier durable passe par une baisse plus franche de l'euro. [email protected]
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