Les nouveaux programmes aéronautiques russes peinent à décoller

Et si le crash du SuperJet 100 de Sukhoï en mai dernier en Indonésie était devenu un boulet pour l'aéronautique russe... Possible tant les progammes russes sont cloués au sol sur le plan commercial. En premier lieu pour le SuperJet 100. Cet avion régional, le premier à avoir été conçu à l'époque post-soviétique, ne parvient plus à obtenir de commandes en dehors des compagnies russes... contrôlées par le gouvernement russe. Même la compagnie arménienne Armavia vient de renoncer mardi à l'achat d'un deuxième Superjet, officiellement pour des raisons financières. Mais l'agence russe Interfax rapporte depuis Farnborough qu'elle envisage l'achat d'un Boeing ou d'un Airbus.Pourtant Armavia était la première compagnie à commander des Superjet avec Aeroflot. Et surtout, l'Arménie, isolée diplomatiquement, prend toujous grand soin de ne pas froisser le Kremlin."Le SuperJet est porté à bout de bras par le Kremlin, explique un consultant français en aéronautique. Vous remarquerez que seuls les pays très liés à la Russie commandent des SuperJet". Les compagnies occidentales se tiennent d'autant plus à l'écart que Aeroflot, qui opère 8 SuperJet, vient d'annoncer que quatre d'entre eux étaient régulièrement cloués au sol pour des raisons techniques. Pour faire bonne figure le président de Superjet International, Vladimir Prissiajniouk, a annoncé des efforts commerciaux pour vendre l'appareil sur le marché chinois. Le patron du holding d'Etat OAK, qui chapeaute tous les constructeurs russes, Mikhaïl Pogossian, assurait lundi que des contrats pour 40 SuperJets seront signés d'ici à la fin de l'année par des compagnies asiatiques. Mais la seule (maigre) bonne nouvelle pour l'appareil pendant le salon vient de la compagnie mexicaine Interjet, qui a converti une option pour cinq SuperJets en commande ferme.Le MS-21 perd son principal clientC'est le MS-21 du constructeur Irkut, le futur moyen courrier russe censé rivalisé avec Airbus et Boeing actuellement en cours de développement, qui a enregistré la plus grosse déconvenue. La mystérieuse compagnie aérienne Crecom a transformé de façon inédite sa commande ferme de 50 appareils.... en option. C'est le PDG d'Irkut en personne, Alexeï Fedorov, qui s'est chargé mercredi de médiatiser cette annonce. Les observateurs avaient depuis longtemps des doutes sur ce contrat, sachant que la compagnie Crecom est fort peu connue.Alexeï Fedorov a également révélé quelques détails sur le financement de l'avion, qui doit effectuer son premier vol en 2015 et offrir deux motorisations possibles (Pratt & Whitney PW1400G ou PD-14). Le financement public russe va s'élever à 2 milliards de dollars, auquel s'ajoutera un milliard de dollars venant de la banque d'Etat Sberbank (sous forme de prêt sur 12 ans). Irkut va quant à lui autofinancer une somme de 1,5 milliards de dollars. Ce qui porte le coût de développement de cet appareil, qui prévoit 35 % de composites sur la structure, à 4,5 milliards de dollars au minimum. Le MS-21, qui doit être livré à partir de 2017, a reçu 113 commandes fermes. Le prix catalogue est de 72 millions de dollars mais le MS-21 serait vendu en réalité aux alentours de 50 millions de dollars. L'équipementier aéronautique français Zodiac Aerospace a signé lundi deux contrats avec Irkut pour fournir le système de distribution d'électricité et l'équipement de cabine du MS-21.
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