Le Quai d'Orsay à l'heure de la rigueur

Mais qui veut la peau du Quai d'Orsay ? En l'espace d'une semaine, son représentant Bernard Kouchner a essuyé une double salve de balles, la première de la part d'un ancien ambassadeur en colère et la deuxième de deux ex-ministres des Affaires étrangères. Et, pour l'occasion, le ton des attaques n'avait rien de diplomatique, Jean-Christophe Rufin, ambassadeur sortant de la France au Sénégal parlant d'« un ministère sinistré », les deux prédécesseurs de Bernard Kouchner évoquant, eux, dans une tribune publiée dans « Le Monde » « un instrument sur le point d'être cass頻. Indéniablement, les diplomates éprouvent un certain malaise, amplifié par la rigueur administrée dans le cadre de la RGPP (révision générale des politiques publiques), qui aboutit à supprimer 700 postes sur trois années dans le ministère. « Ces mesures s'ajoutent à plusieurs plans de réductions d'effectifs et de réorganisation depuis une quinzaine d'années : aujourd'hui, on touche à l'os », prévient Hervé Gaymard, membre de la commission des Affaires étrangères à l'Assemblée nationale. 15.000 agentsPour autant, le réseau diplomatique français n'a pas été touché. Au contraire, il a même été « nettement renforcé au cours des vingt dernières années, avec la création de 25 ambassades », rappelait en février Bernard Kouchner à l'Assemblée nationale. Avec 182 ambassades, et près de 15.000 agents, ce réseau occupe aujourd'hui le deuxième rang mondial, derrière les Etats-Unis, mais devant le Royaume-Uni. La vraie question est donc de savoir si la France a encore les moyens de s'offrir une diplomatie universelle, à l'heure des sacrifices financiers. Au Quai d'Orsay, on reconnaît que le contexte budgétaire est « très difficile », et on assure que le ministère - dont le budget atteint 5 milliards d'euros - est « dans cet effort permanent de recherches d'économies ». Les pistes évoquées ci-dessous montrent qu'il reste encore des marges de manoeuvre...
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