L'allemand E.ON réclame davantage de visibilité pour son nucléaire

Johannes Teyssen s'impatiente. Le PDG d'E.ON, qui a pris la tête du premier électricien allemand en mai, a regretté mercredi, en commentant les résultats semestriels de son groupe, le « manque de visibilité sur la politique énergétique de l'allemagne ». Et il a appelé le gouvernement d'Angela Merkel à « prendre enfin des décisions ».L'Allemagne, on le sait, a décidé en 2002 de sortir complètement du nucléaire, le dernier des 17 réacteurs encore en exploitation dans le pays devant être arrêté au plus tard en 2022. Ce choix est contesté par les grands électriciens allemands. Lors de sa réélection à l'automne dernier, la Chancelière, à la tête d'une nouvelle coalition, avait promis de revenir sur cette loi et de prolonger la durée d'exploitation de ces centrales, à condition que les électriciens investissent et reversent à l'État une partie des profits supplémentaires ainsi dégagés. Selon le « Handelsblatt », E.ON et ses homologues auraient proposé de reverser 30 milliards d'euros en échange d'un allongement de 12 ans de la durée de vie de leurs centrales. L'institut RWI a calculé, lui, qu'une prolongation de huit ans rapporterait 56 milliards supplémentaires aux exploitants. À ce jour, aucune décision n'a encore été prise sur ce sujet. E.ON et RWE plus touchésPour ajouter à la confusion, le gouvernement a prévu, dans son plan de rigueur annoncé le 7 mai, une taxe sur les exploitants de centrales nucléaires dont il attend 2,3 milliards d'euros par an. Cette taxe serait payée par les électriciens à chaque fois qu'ils rechargent leurs centrales en combustible, avait précisé en juillet le ministère des Finances. Au vu du parc de chacun des groupes concernés, les analystes avaient calculé que E.ON et son rival RWE seraient les plus touchés, à hauteur de 900 millions d'euros pour le premier et de 700 millions pour le second, tandis que EnBW (détenu à 45 % par EDF) et le suédois Vattenfall paieraient, eux, 460 milllions et 230 millions. E.ON a indiqué mercredi que cette taxe réduirait ses profits de 1,3 à 1,5 milliard d'euros par an, à comparer avec le bénéfice de 3,26 milliards enregistré au premier semestre. Son PDG a donc menacé, en cas de mise en place de cette taxe, de réduire ses investissements pour préserver la santé financière du groupe.
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