Ali, Hamid, Martine et les autres

Élections truquées ? Bourrage d'urnes ? Bureaux de vote fantômes ? Non, ce n'est ni l'Afghanistan d'Hamid Karzaï, ni le Gabon d'Ali Bongo, dont nous parle « Hold-up, arnaques et trahisons », le livre d'Antonin André et Karim Rissouli. Mais de régions bien familières, Nord-Pas-de-Calais et Guadeloupe, et d'un des principaux partis de la République, le Parti socialiste ! Le PS n'est pas mort, comme on aurait pu le penser un peu étourdiment, il fait encore les beaux jours des rubriques de faits divers. Tout conduit à croire, en effet, que Martine Aubry doit son élection de justesse au poste de première secrétaire, en décembre 2008 au congrès de Reims, à de petites et grandes combines, à de petits et grands traquenards. Une nuit des petits poignards, en quelque sorte, que les socialistes avaient majoritairement préféré oublier, mais que l'hypothèse d'une prochaine plainte au pénal, si l'on a bien entendu les propos de Ségolène Royal hier sur France Inter, replace sous les feux de l'actualité. Les défenseurs de l'amnésie avancent deux arguments. C'est une tradition dans le parti, né en 1920 d'une scission d'avec le Parti communiste. Sauf que les mêmes s'insurgeraient si les partisans d'Ali Bongo justifiaient leurs méthodes par l'héritage d'Omar. Et puis, objectent ces mêmes oublieux, tous les courants du PS l'ont fait, la fédération de l'Hérault valant bien celle du Nord ! L'argument est inacceptable, il revient à justifier le dol par le dol. Enterrer l'affaire, « tourner la page » comme le dit élégamment le député-maire PS d'Évry, Manuel Valls, ne paraît plus possible avec les soupçons, les accusations de ces derniers jours. Le Parti socialiste a perdu l'élection européenne, tout est en place pour qu'il perde les régionales. S'il veut reconquérir un peu de crédibilité, il n'a plus d'autre choix que de nettoyer les écuries d'Augias. Et tant pis si une plainte au pénal le ramène aux jours sombres des années Mitterrand et de l'affaire Urba. La justice, en purgeant son système occulte de fausses factures, avait permis à ses élus de retrouver leur assise électorale, et à la vie démocratique de repartir sur des bases plus saines avec le financement public des partis politiques. L'heure est à nouveau au « droit d'inventaire », qui avait permis à Lionel Jospin de ressusciter son camp en soldant la page des turpitudes passées. Sans les [email protected] pierre-angel gay
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