Protectionnisme. Le mot revenait souvent hier en Belgique, en Espagne et au Royaume-Uni après la décision de General Motors (GM) de céder Opel à Magna. Si la chancelière allemande, Angela Merkel, se félicitait d'un choix qu'elle avait porté à bout de bras, les salariés Opel d'Anvers et de Saragosse se plaignaient d'être les dindons de la farce. Pour sauver les sites allemands, Berlin a multiplié les promesses d'aides. Et l'argument l'a emporté.L'affaire est typique du sauvetage des fleurons industriels en difficulté. Opel est certes filiale depuis quatre-vingts ans de l'américain GM, mais ses racines restent germaniques. C'est un Allemand en effet, Adam Opel, qui a créé au milieu du XIXe siècle la fabrique de machines à coudre, qui se diversifiera en 1899 dans l'automobile. Face à la menace planant sur cette marque emblématique, Berlin ne pouvait rester inerte. Pas plus que Paris, en 2003, ne pouvait laisser sombrer Alstom et son fameux TGV.Ensuite, tout est dans la méthode. On notera qu'Angela Merkel s'est battue pour Opel, mais qu'elle a laissé couler le groupe de distribution Arcandor, avec ses 40.000 salariés. On remarquera aussi que la marque automobile passe (à nouveau) dans des mains étrangères. Nicolas Sarkozy, lui, s'était battu comme un diable pour qu'Alstom échappe aux griffes de Siemens. On s'étonnera enfin, et surtout, de la discrétion de Bruxelles sur ce dossier. En 2003, Paris et Mario Monti avaient bataillé un an sur une aide de 800 millions à Alstom. Berlin a promis 4,5 milliards pour Opel et la Commission hausse à peine les sourcils. Dans l'intervalle, il est vrai, les États-Unis ont nationalisé GM, les États les plus libéraux ont déversé des milliards sur leurs banques et les vieux principes ont volé en éclats. Si vous vous demandez ce que la faillite de Lehman a changé en un an, ne cherchez plus. Vous en avez un bel exemple sous les [email protected] odile esposito

latribune.fr

12 Sept 2009, 1:38

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