Silvio Berlusconi contre-attaque

ItalieChaque semaine apporte son nouveau lot de révélations sur les scandales sexuels de Silvio Berlusconi. Longtemps sur la défensive, le Cavaliere a décidé de passer à la contre-offensive. « Je crois être de loin le meilleur président du Conseil des cent cinquante années de l'histoire italienne. Ma popularité est à 68,4 % », a-t-il déclaré jeudi, à l'issue de son sommet bilatéral avec Zapatero, en Sardaigne. Alors que l'Espagnol lui demandait si les frasques auxquelles il serait mêlé n'allaient pas ternir l'image de son pays, Silvio Berlusconi lui a rétorqué ironiquement que, grâce à lui, les réservations touristiques étaient en hausse en Italie.Mais loin de se limiter à l'ironie, le dirigeant italien n'hésite pas à rendre des coups. Il y a quelques jours, s'adressant à un parterre d'entrepreneurs à Milan, il avait prévenu : « Ils nous attaquent comme un troupeau de taureaux : mais ici il y a un torero qui n'a peur de personne ». Et d'ajouter : « Le gouvernement est aux côtés des entrepreneurs, et le chef du gouvernement est un entrepreneur. »Une précision utile sachant que récemment, le centre d'études du patronat italien, Confindustria, s'est montré inquiet pour la sortie de crise de l'économie italienne. Certes, selon Confindustria, la récession est « derrière nous » mais il prévoit une reprise « lente, longue et donc pleine d'embûches ». Traduit en chiffres, cela donne une progression du produit intérieur brut (PIB) d'à peine 0,8 % l'an prochain, après un recul très marqué cette année (- 4,8 %).une presse aux ordresDans ce contexte de conjoncture morose, le chef du gouvernement italien refuse d'abandonner la moindre once de pouvoir. En témoigne la mobilisation de la presse « amie » en sa faveur. Profitant de la redistribution des responsabilités au sein des journaux appartenant à ses proches, le Cavaliere leur a ainsi donné carte blanche pour attaquer de front les autres potentats de la péninsule, en particulier les industriels contrôlant des quotidiens nationaux. Vittorio Feltri, nouveau directeur de la rédaction d'« Il Giornale » (propriété du frère du chef de l'exécutif italien) mais berlusconien de toujours, a lancé ses troupes non seulement contre le quotidien des évêques, « Avvenire », très critique sur ses frasques et sa politique migratoire mais aussi contre la famille Agnelli, Carlo De Benedetti, voire des banquiers comme Giovanni Bazoli, président d'Intesa Sanpaolo. Contre le journal des évêques, la charge a été si forte que son directeur, mis en cause pour sa vie privée, a dû démissionner. « Agnelli, De Benedetti, « La Repubblica », les évêques : les puissants et intouchables pouvoirs de notre pays ont été mis à nu cet ét頻, se félicite le quotidien contrôlé par le frère du président du Conseil. Silvio Berlusconi, qui contrôle les principales télévisions du pays, reproche aux industriels propriétaires des quotidiens « La Stampa » (Agnelli), « La Repubblica»  et l'hebdomadaire « L'Espresso » (De Benedetti), de ne pas l'avoir soutenu suffisamment ces derniers temps. Il a aussi repris son antienne contre les juges, accusés de « conspirer contre qui travaille au bien du pays ». Fin octobre, la Cour constitutionnelle dira si la loi dotant le président du Conseil d'une immunité contre les procédures judiciaires est conforme. Le Cavaliere a déjà pris date.
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