" Bourse : septembre emporte le pont ou tarit les fontaines"

Ce proverbe traduit parfaitement la météo boursière du mois. Septembre est en effet le mois des extrêmes, mais aussi... le plus mauvais de l'année avec un repli de 2,2 % en moyenne.Nombreux sont ceux qui ont vu une reprise dans la bonne performance des marchés cet été. Pourtant, rien n'a changé. La crise financière n'est pas terminée, mais se transforme. La crise des subprimes prend fin, la crise de liquidité tend à s'assagir, mais la crise de confiance dans le système financier demeure. C'est ainsi que la BCE durcit les règles pruden-tielles en matière de refinancement et que la Fed lance unplan de sauvetage. Cette crisefinancière internationale se double d'une crise économique mondiale, qui ne fait que poindre. Et qui n'est pas encore inscrite dans les résultats, toujours positifs, des sociétés cotées.DEUX CAMPS SE DEGAGENTFaire appel aux statistiques historiques pour envisager la fin d'année, c'est un peu comme conduire en regardant dans le rétroviseur :c'est dangereux. Il est néanmoins toujours salutaire de prendre du recul, même si à partir des mêmes observations se dégagent souvent deux camps.Il y a les optimistes, parfois haussiers, qui envisagent le retour en grâce des marchés et qui argumentent. Le premier trimestre a absorbé les trois quarts de la baisse : un record. Il a été suivi par un deuxième trimestre un peu meilleur, mais encore négatif, soit deux trimestres consécutifs dans le rouge. Or, il est rare (5 % des cas) d'avoir trois trimestres successifs de baisse et encore plus improbable (3 % des cas) d'en avoir quatre. Ce qui laisserait augurer que le CAC 40 ne descende pas sous les 4.430 points (sa valeur de fin juin) à fin septembre.Tout cela sans compter le plongeon de 25 % du marché parisien depuis janvier. Un fait qui est exceptionnel puisque ça n'est arrivé que 5 fois en cent cinquante-deux ans : en 1931, conséquence de la crise de 1929 ; en 1974 lors de la première crise pétrolière ; en 1987 après le krach du mois d'octobre, en 1990 après l'invasion du Koweït et en 2002 avec l'explosion de la bulle spéculative.Il y a les pessimistes, farouchement baissiers, qui rétorquent curieusement avec les mêmes arguments. L'année 2008 cumule tous les ingrédients des cinq plus mauvais millésimes : un nouveau choc pétrolier - le prix du baril a presque touché le maximum de 1981 en euros constants -, un commerce extérieur poussif dans les paysoccidentaux, une situation géo-politique instable, et l'explosion des bulles spéculatives dans l'immobilier et les matières premières. Or, en période d'instabilité, septembre n'est pas médiocre mais exécrable. Tel fut le cas en 1931, 1974, 1990, 2001 et 2002 où la baisse mensuelle avoisinait ou dépassait les 15 %.UNE SEULE CERTITUDEChacun se fera une opinion, la nôtre n'invite pas à l'optimisme, malgré les encouragements du début de semaine et le traditionnel rally de fin d'année. Une seule certitude. La crise que nous traversons est sans commune mesure avec les précédentes, car non seulement elle est d'envergure internationale, mais elle est aussi financière et sera bientôt économique.Alors que se passera-t-il demain ou plutôt après-demain ? Un proverbe boursier apporte la réponse : les marchés haussiers naissent dans le pessimisme...
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