Montebourg veut s'émanciper de Bruxelles

Avocat de profession, Arnaud Montebourg a la parole facile et le verbe haut. Il l\'a encore démontré ce jeudi à Bruxelles. Lors d\'une intervention au Conseil Compétitivité de l\'Union européenne à Luxembourg, le ministre français du Redressement productif a plaidé pour que les pays européens puissent subventionner leurs industries d\'avenir «sans avoir Bruxelles sur le dos», afin d\'être mieux armés pour faire face à la mondialisation. Les instances de décision européennes et ses fonctionnaires apprécieront.\"Réorienter l\'Europe\"«L\'Europe subit une mondialisation déloyale marquante, où ce que Bruxelles nous interdit de faire, tous les autres pays le font. Nous devons réorienter l\'Europe, parce que celle-ci n\'est plus adaptée à la déloyauté du commerce mondial. Lorsque les Américains, les Chinois, les Indiens, les Coréens et beaucoup d\'autres choisissent de subventionner leur industrie, ils n\'ont pas Bruxelles sur le dos. Nous demandons juste d\'être à niveau de ce qu\'exige la compétition mondiale: avoir le droit de se défendre, de s\'organiser et de se protéger\", a déclaré le ministre, indiquant avoir «défendu avec un certain nombre de pays l\'idée que la question des aides d\'Etat pour les technologies nouvelles, celles qui vont faire la troisième révolution industrielle, les nanotechnologies, les réseaux intelligents, les nouveaux matériaux, puissent faire l\'objet d\'aides d\'Etat dans des conditions nouvelles».La France aurait de nombreux soutiensClairement, Arnaud Montebourg, qui affirme avoir reçu le soutien de nombreux pays, reproche à la Commission européenne d\'interdit les aides d\'Etat, au dessus d\'un certain seuil, quand elle estime que celles-ci provoquent des distorsions de concurrence. L\'Allemagne, l\'Italie, l\'Espagne, le Portugal, la Belgique, la Roumanie, le Luxembourg, la Grèce, l\'Autriche, la Bulgarie, la Slovaquie et la Hongrie seraient sur la même ligne que la France.Cette «sortie» d\'Arnaud Montebourg sur le sujet de la politique industrielle européenne n\'est pas la première du genre. Il a plusieurs fois répété la nécessité de rééquilibrer les échanges entre l\'Union européenne (UE) et le reste du monde en introduisant des mécanismes de réciprocité, jugés inexistants, notamment dans le domaine de l\'accès aux marchés publics. Des mécanismes qui devraient également conditionnés au respect des normes sociales et environnementales en vigueur au sein de l\'UE.  
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