La restructuration de PSA en crise suspendue à un nouveau rapport

Les syndicats de PSA Peugeot Citroën espèrent savoir ce jeudi si... le groupe automobile est vraiment malade! Le cabinet d\'experts Secafi doit en effet présenter ce matin le premier volet de son rapport sur la situation économique et financière de PSA, devant le Comité central d\'entreprise (CCE), en présence de la direction, selon les syndicats. Le cabinet avait été mandaté par le CCE de PSA fin juillet. La remise de ce rapport devrait permettre la reprise des discussions entre la direction et les syndicats sur le plan de suppression des 8.000 postes et de fermeture du site d\'Aulnay  d\'ici à 2014, annoncés le 12 juillet dernier. Le processus de restructuration de l\'entreprise est suspendu aux premières conclusions de ce rapport. Secafi doit présenter un second volet sur l\'organisation industrielle le 6 novembre, un volet stratégique et environnemental le 12 novembre, un volet social le 15 novembre, d\'après l\'AFP.Marge négative de 3,3%ll serait quand même étonnant que le cabinet Secafi juge le constructeur en... bonne santé, alors même que le rapport Sartorius, demandé par le gouvernement et remis à Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, le 11 septembre dernier, concluait que \"la nécessité d\'un plan de réorganisation des activités industrielles et de réduction des effectifs n\'est malheureusement pas contestable\"!  PSA avait affiché au premier semestre une perte nette de 819 millions d\'euros. La perte opérationnelle courante de la division automobile s\'élevait à 662 millions, avec une marge négative de 3,3% par rapport au chiffre d\'affaires, lequel reculait de 10,5%. Sur le Vieux Continent, les volumes chutaient carrément de 15,2%. Philippe Varin, président du groupe, avouait alors brûler 200 millions d\'euros de cash par mois. Et il espèrait à peine diviser par deux cette consommation en 2013, soit encore 100 millions par mois!Outil surdimensionnéOutil de production \"surdimensionné\" en Europe (61,4% de taux d\'utilisation à peine des usines de petits modèles) à cause d\'une croissance ratée et développement international trop \"tardif\" avec un \"manque d\'ambition\", telles sont les erreurs stratégiques cruciales pointées par Emmanuel Sartorius, l\'ingénieur des Mines auteur du rapport remis au gouvernement le mois dernier, qui rendent aujourd\'hui inévitable la restructuration de PSA. Conjoncturellement, et en corollaire, le rapport notait que PSA était trop \"dépendant\" du marché européen en crise, lequel absorbe encore 58% de ses ventes, contre 48,6% pour Volkswagen. En outre, PSA, \"dont l\'outil de production reste largement centré sur la France\", demeure un \"constructeur généraliste\", présent principalement sur les voitures \"petites\" et \"compactes\", les créneaux \"les plus concurrentiels\" qui génèrent 77% de ses ventes (en 2011). La firme \"se trouve prise en tenaille entre les autres généralistes produisant des voitures à bas coûts en Europe de l\'est et les constructeurs allemands premium\"... Et ce n\'est pas l\'alliance avec GM -dont la filiale allemande Opel est un canard boîteux, cumulant depuis plus de dix ans déficits et chute des parts de marché - qui devrait résoudre les graves difficultés structurelles de PSA.
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