Les fonds souverains du Golfe espèrent un pétrole cher pour se refaire une santé

Pays émergentsIls ne seraient bien sûr pas les seuls à profiter d'un prix du baril à près de 100 dollars? mais, si le consensus actuel venait à se réaliser, d'ici quelques années, les pays du golfe Persique, et a fortiori leurs fonds souverains, seraient en première ligne pour en bénéficier. C'est du moins le scénario qui est aujourd'hui mis en avant par un certain nombre d'économistes, alors que le prix moyen du pétrole pourrait atteindre selon le consensus Bloomberg autour de 90 dollars le baril en  2011 et 2013. « Il reste difficile d'avancer des chiffres, mais si l'on considère que les prix du pétrole peuvent aller jusqu'à 90-100 dollars le baril d'ici à 2011-2013, les fonds souverains vont devenir des acteurs plus stratégiques qu'ils ne le sont aujourd'hui », estime Philippe Ferreira, économiste senior à la Société Généralecute; Générale, « leur patrimoine va augmenter en ligne avec la hausse du prix du baril ». En d'autres termes, « si ce prix venait à dépasser 100 dollars ? comme le prévoit la banque française pour 2011 ? les actifs des fonds du Golfe pourraient augmenter de l'ordre de 20 % à 30 % d'ici les prochaines années ». Certains experts n'ont d'ailleurs pas besoin de disposer de pronostics de cours aussi élevés pour esquisser une croissance de revenus de ces fonds. Selon Paola Subacchi du « think tank » Chatham House, « à 75 dollars le baril, les économies du Golfe pourraient être en mesure de transférer entre 125 et 150 milliards de dollars vers leurs fonds ». Cette estimation se base sur un point mort de 40 dollars le baril, et l'hypothèse de voir transférer 75 % des surplus liés aux revenus pétroliers.Quoi qu'il en soit, un renchérissement de l'or noir permettrait aux fonds de se refaire une santé après les pertes engendrées par la baisse de la valorisation de leurs actifs, notamment dans le secteur bancaire.pertes en 2008Selon les chiffres du Council on Foreign Relations, seul le fonds d'Arabie Saoudite Sama était parvenu à afficher des gains (95 milliards de dollars, soit + 31 %) en 2008. Ceux du Qatar et du Koweït auraient en revanche subi des pertes de 11 % et 13 %. Pis, le fonds des Émirats arabes unis aurait perdu 125 milliards de dollars (? 28 %). À l'avenir, enfin, une hausse des cours du pétrole devrait permettre à ces pays de faire face ? compte tenu de leurs besoins sociaux croissants ? à des dépenses budgétaires plus élevées. « Ces politiques budgétaires plus expansionnistes devraient peser sur les excédents transférés vers les fonds », souligne Philippe Ferreira, « même si, nuance-t-il, il n'est pas exclu que les revenus de leur patrimoine viennent compenser ce manque à gagner ». Mais une fois encore, à certaines conditions, celle notamment d'une stabilité des marchés financiers. Marjorie Bertouille
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