« La réforme de la biologie médicale va favoriser l'externalisation des examens »

erre-yves guiavarch, PDG de biomnisLe patron du laboratoire lyonnais détaille sa stratégie et analyse la réforme du secteur.Vous annoncez ce matin l'achat d'un laboratoire de biologie de ville. Allez-vous vous réorienter vers ce secteur, comme votre concurrent Cerba ?Non. Nous venons d'acquérir Bionor (4 millions d'euros de chiffre d'affaires), un laboratoire d'analyse rattaché à la clinique de Bordeaux Nord, mais la biologie spécialisée [génétique, biologie moléculaire... ; 80 % de nos activités] reste notre coeur de métier. D'abord, nous sommes leaders en France sur ce segment, avec environ 55 % de parts de marché. Ensuite, nous pensons que la réforme de la biologie médicale, entrée en vigueur cette année, est favorable au développement de cette activité. Elle suppose une démarche d'accréditation des laboratoires et renforce la médicalisation [possibilité pour un biologiste de prescrire des examens, Ndlr]. Couplées à la baisse des tarifs exigée par l'assurance-maladie, ces évolutions vont favoriser l'externalisation des examens trop coûteux pour les laboratoires de ville. Au premier semestre 2010, notre croissance a atteint 3 % en volume, équivalente à celle des deux dernières années, ce qui conforte notre opinion. Notre chiffre d'affaires devrait atteindre 233 millions d'euros cette année, contre 225 millions en 2009. La biologie de ville est pourtant plus rentable...Oui, mais le marché français, le plus important d'Europe (4,2 milliards d'euros), est aussi le plus fragmenté (4.000 sociétés). Notre objectif n'est pas d'intégrer une myriade de petits laboratoires. Nous souhaitons donc nous développer dans les trois régions où nous sommes déjà présents : l'Île-de-France, Rhône-Alpes et Bordeaux. Nous avons une capacité d'investissement immédiate de 40 millions d'euros et regardons des dossiers en France et à l'étranger, dans l'optique d'augmenter de quelques dizaines de millions d'euros notre chiffre d'affaires actuel en biologie de ville (20 millions d'euros). Parallèlement, nous continuerons à nous développer en biologie spécialisée. La concentration du secteur est-elle une bonne chose ?La possibilité pour les laboratoires de ville de se regrouper par région vise clairement à permettre des économies d'échelle et, ainsi, une adaptation aux baisses de tarifs demandées par les autorités (100 millions d'euros par an en moyenne). Mais les laboratoires d'analyse ne nécessitent pas autant de capitaux que les cliniques, par exemple. C'est pourquoi je demeure persuadé qu'une part non négligeable des laboratoires restera indépendante, aux côtés de groupes ouvrant leur capital à des partenaires financiers et de réseaux nationaux.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.