Les pays émergents soucieux de mieux se protéger contre la volatilité des capitaux internationaux

Les économies émergentes s'attendent à souffrir d'un afflux brutal de capitaux, lors des prochaines injections par la Réserve Fédérale américaine.Désertée par les capitaux spéculatifs une première fois lors de la crise financière asiatique de 1997-1998, puis une second lors de celle de 2008-2009, la Corée du sud était particulièrement bien placée pour plaider pour une meilleure protection contre les mouvements erratiques des capitaux internationaux. Cette question, qui figurait au programme du G20 de Séoul sous le nom de « filet de sécurité financier global », est en bonne voie. Elle concerne le monde émergent qui n'a été pour rien dans la crise des « subprimes », mais a subi des retraits de capitaux par les investisseurs occidentaux confrontés à l'assèchement des liquidités sur leur marché. Inversement, les économies émergentes s'attendent à souffrir d'un afflux brutal de capitaux lorsque la Réserve Fédérale mettra en oeuvre son intention d'injecter une nouvelle fois des centaines de milliards de dollars dans l'économie en rachetant des bons du Trésor américain, faisant grossir les flux d'argent en quête de taux d'intérêt élevés, comme ceux des pays émergents. Ceux-ci connaîtront alors une appréciation indésirable de leur monnaie qu'il chercheront à contrer par des interventions sur le marché des changes comme l'a déjà fait le Japon, ou en taxant ces capitaux (Brésil)...« Troisième ligne de défense »En juin, le sommet du G20 de Toronto avait avalisé le besoin d'une protection contre la volatilité des capitaux et le risque de propagation de la crise qu'elle entraîne. En août, le Fonds monétaire international (FMI) a pris une première mesure en décidant d'augmenter la durée et les montants disponibles pour la ligne de crédit flexible (LCF), un instrument conçu pour aider un pays exposés aux effets d'une crise et dont l'accès au marché financier devient délicat. Autre instrument, le FMI a créé la ligne de crédit de précaution (LCP) pour les pays qui affichent des politiques et des fondamentaux satisfaisants mais sont encore vulnérables (soldes extérieurs fragiles, recettes fiscales défaillantes)...Avec le « filet de sécurité financier » en discussion à Séoul, « une troisième ligne de défense pourrait être mise en oeuvre, fondée sur une coopération entre le FMI et les dispositifs régionaux de coopération financière », expliquait à Paris Kyung-Wook Hur, ambassadeur de Corée auprès de l'OCDE lors d'une rencontre avec l'association Asia Press. Pour l'Union européenne, ce relais est le Fonds européen de stabilité financière. Pour l'Asie de l'Est , il s'agit de l' « initiative de Chiang Mai », qui garanti à chacun des pays de la zone d'obtenir les devises dont il aurait besoin en cas d'attaque spéculative sur le marché des changes. Ce filet de sécurité, qui se déclencherait automatiquement éviterait au pays attaqué de formuler une demande stigmatisante au FMI. Il dispenserait enfin les pays émergents d'accumuler des réserves de change faramineuses comme le fait la Chine (2.500 milliards de dollars), source de déséquilibre économique. L. C.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.