« La Chine prête à soutenir une réforme du système monétaire international »

STRONG>Yu Yongding Directeur du IWEP (*)En mars, le gouverneur de la Banque centrale Zhou Xiaochuan avait mentionné la possibilité de créer une monnaie internationale sous forme de droits de tirage spéciaux (DTS). Où en est le débat en Chine ? Il y a eu beaucoup de discussions après la publication de l'article de Zhou Xiaochuan. Mais le gouvernement n'a pas été particulièrement enthousiaste à ce sujet. D'ailleurs le ministre des Affaires étrangères a officiellement indiqué que l'article exprimait l'opinion de Zhou et non celle de la Chine. Je pense que beaucoup d'intellectuels et membres du gouvernement savent très bien qu'il faut réformer le système monétaire international, mais pour l'instant la Chine se concentre sur des objectifs à plus court terme : croissance économique, réévaluation de la monnaie... Mais je pense que la volonté de Nicolas Sarkozy de réformer le système est bonne et nécessaire. L'agencement des monnaies actuel n'est pas viable sur le long terme. La politique expansionniste pratiquée en ce moment par les États-Unis - c'est-à-dire les assouplissements monétaires par des rachats massifs de bons du Trésor par la Fed (QE1 et QE2) - crée des bulles inflationnistes et complique les politiques monétaires des pays émergents. Il y a beaucoup de pression sur la Chine pour qu'elle joue un plus grand rôle sur la scène internationale. On la sent quelque peu réticente. Nicolas Sarkozy ne peut réformer le système monétaire international sans son soutien. Quel pourrait être son rôle justement dans cette réforme ?La Chine n'a pas besoin de pression pour être plus participative. Elle connaît très bien ses responsabilités. Bien sûr qu'elle participera à cette réforme. Mais n'oublions pas que, même si économiquement la Chine a surpassé le Japon, ses institutions financières restent faibles. Le yuan n'est pas convertible, le marché obligataire reste limité, la banque centrale n'est pas indépendante... Et le produit intérieur brut (PIB) par habitant est très bas. Il ne faut pas lui demander ce qu'elle n'est pas capable de faire. Elle peut soutenir une réforme mais n'est pas en position de la mener. Propos recueillis par Virginie Mangin, à Pékin(*) Institute of World Economics and Politics
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