Les Français doutent de l'efficacité du G20 et de leur pays

Qu'il soit français, allemand ou britannique, l'homme de la rue se déclare, en Europe, sceptique quant à « la capacité de la France d'obtenir des résultats sur les priorités qu'elle a définies » dans le cadre de sa présidence du G20, qui débute dès aujourd'hui. Selon un sondage réalisé par OpinionWay pour « La Tribune » et le consultant en communication APCO Worldwide, 52 % des 2061 personnes interrogées en France, en Grande-Bretagne et en Allemagne, entre les 8 et 10 novembre, et âgées de 18 ans et plus, estiment que la France n'est « plutôt pas » (43 %) voire « pas du tout » (9 %) à même d'obtenir des résultats sur les trois débats qu'elle veut lancer (système monétaire international, volatilité des prix des matières premières et gouvernance internationale). Pire, ce scepticisme est le plus fort chez les Français eux-mêmes parmi lesquels 61 % partagent un doute sur la capacité de leur pays à cet égard contre 38 % qui pensent le contraire. « Nous en sommes au cinquième G20 depuis l'éclatement de la crise, et les citoyens ont le sentiment de ne pas être sorti des difficultés », explique Bruno Jeanbart, directeur général adjoint de Opinionway. Selon lui, « ce scepticisme s'étend à l'action des politiques en général ». « Technicité des débats »Selon ce professionnel, tout en admettant « l'importance des grandes rencontres comme le G20 et de leurs enjeux », les citoyens ressentent « une forme d'éloignement du G20 par rapport à leurs préoccupations et ne voient pas toujours le lien avec leur vie quotidienne » notamment « en raison de la technicité des débats », dit-il. À cela s'ajoute « la perception que ces sommets n'aboutiront pas toujours à des décisions concrètes », même si les premiers G20 ont évité que la crise des « subprimes » se transforme en grande dépression comme en 1929. Aussi seuls 35 % des Européens sondés déclarent s'intéresser « beaucoup » ou « assez » à la présidence française du G20, contre 64 % qui s'y interessent « peu » ou « pas du tout », le manque d'intérêt étant moins prononcé en France (60%) qu'en Grande-Bretagne (71 %) ou qu'en Allemagne (62 %).Parmi les organisations internationales, le G20 arrive en bas de la hiérarchie qu'établissent les citoyens sondés sur le critère de l'influence sur le quotidien. 63 % d'entre eux estiment que le G20 a une « faible » influence sur leur vie quotidienne contre 24 % qui estiment le contraire. Avec quelques nuances : ils sont 75 % à considérer que le G20 « est le bon échelon pour traiter » les questions économiques et financières, 68 % pour les problèmes écologiques, mais 62 % pour les « enjeux sociaux et humains ». En revanche concernant l'Union européenne, la proportion de ceux qui considèrent comme « forte » cette influence grimpe à 60 %, contre 30 % qui considèrent le contraire. L. C.
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