Profitons de la crise pour refonder le pacte fiscal

La hausse des dépenses publiques et la baisse des recettes vont contraindre les grandes économies développées, dont la France, à envisager des mesures radicales. Comment faire en période de crise ?Il est clair que l'on ne pourra indéfiniment vivre avec un déficit public à 150 milliards : or le contrôle des dépenses ne pouvant suffire, il va falloir que quelqu'un paie l'impôt. Les baisses répétées d'impôt au nom de l'attractivité de la France ou du soutien de l'emploi ne peuvent plus durer alors que, par ailleurs, on ne trouve pas de réelles sources d'économies, chaque poste faisant figure de priorité nationale. À l'exception de la TVA et de la CSG, que le souci de justice fiscale nous interdit d'augmenter indéfiniment, notre système fiscal ne rapporte plus grand-chose. Il faut donc repenser toute notre fiscalité, en profitant du fait que la crise, en sensibilisant les citoyens sur la légitimité de la dépense publique, devrait aussi les rendre réceptifs à l'importance des recettes. Je vois quatre pistes à explorer : étendre la fiscalité écologique pour qu'elle soit davantage qu'un signal prix ; repenser toute la fiscalité du patrimoine qui a été excessivement allégée ; promouvoir l'harmonisation européenne de la fiscalité sur les sociétés ; restaurer enfin une cohérence entre l'impôt sur le revenu, la CSG et la prime pour l'emploi pour que les citoyens comprennent clairement ce qu'ils paient à l'État et ce qu'ils en perçoivent. Il faut profiter des remises en cause que permet la crise que nous traversons pour refonder la totalité du pacte fiscal. Propos recueillis par v. s.Jacques Le Cacheux Directeur du département des études de l'OFCE.
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