Jean-Louis Borloo maintient le cap sur les grands projets d'infrastructures alternatifs à la route et à l'aérien

Alors que l'Agence internationale de l'énergie a poussé, mardi, un cri d'alarme sur le réchauffement climatique, l'État français maintient le cap pour assurer le développement de modes de transport alternatifs à la route et à l'aérien. Donc beaucoup moins polluants conformément aux engagements du Grenelle de l'environnement.« Le doublement des lignes TGV, le développement du transport fluvial avec le canal Seine-Nord et le lancement de deux appels à projets pour l'édification de transports en commun en site propre constituent 26 milliards d'euros de bons investissements qui vont changer la donne dans notre pays, a plaidé mercredi le ministre de l'Écologie, Jean-Louis Borloo. La construction de la nouvelle ligne TGV Tours-Bordeaux générera 6.000 emplois directs par an sur cinq ans et celle du canal Seine-Nord Europe 10.000 emplois directs au total », a-t-il par ailleurs assuré.Le montage financier de la ligne TGV Tours-Bordeaux, un projet phare à 7,8 milliards d'euros remporté par le groupe de BTP Vinci, est quasiment bouclé. Les lettres précisant les conventions de financement viennent d'être envoyées aux 57 collectivités locales, qui contribuent aux côtés de l'État et de Réseau Ferré de France (RFF) aux 4 milliards d'euros de subventions publiques. De son côté, Vinci et ses associés, Axa Infrastructure et la Caisse des dépôts, qui se sont engagés à apporter 3,8 milliards d'euros, dont 3 milliards de dettes et 800 millions de fonds propres, escomptent boucler leur financement d'ici à la fin de l'année. Le contrat de concession a déjà été approuvé par RFF qui l'a transmis au Conseil d'État. L'objectif de cette LGV est de rejoindre à terme Toulouse puis l'Espagne, et de compléter ainsi le maillage ferroviaire européen.« Croyance dans le fluvial »Par ailleurs, le projet du canal Seine-Nord Europe, qui était complètement enlisé en raison de la crise, est relancé. « Nous sommes à quelques jours du lancement du dialogue compétitif [avec les deux consortiums candidats, Vinci-Eiffage et Bouygues-Sanef, Ndlr]. Ce projet à 4,2 milliards d'euros constitue un acte de croyance dans le fluvial dont le trafic a crû de 30 % en douze ans. Il devrait générer 10 milliards d'euros d'économies dans les transports et l'environnement, tout en favorisant l'accès des grands ports à de nouveaux marchés », a fait valoir Jean-Louis Borloo.Le canal Seine-Nord suscite néanmoins un scepticisme sur sa rentabilité et 120 millions d'euros manquent encore pour le financer. « On n'a pas construit un seul canal depuis cinquante ans », a rétorqué Jean-Louis Borloo, en précisant qu'un surpéage est envisagé et l'édification de quatre plates-formes multimodales prévue pour aider le consortium privé qui l'emportera à rembourser la dette qu'il devra lever. La recherche de financements se poursuivra tout au long des vingt et un mois de dialogue compétitif, à l'issue duquel le contrat devrait être signé.Sophie Sanchez
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