Très dépendante de l'automobile, l'industrie reste fragile

ConjonctureCe sont des statistiques qui pourraient malheureusement donner raison aux plus pessimistes. Si le niveau de l'activité dans l'industrie s'est certes amélioré depuis le printemps, ce rebond, qualifié de correction technique par la plupart des économistes ? l'activité ne pouvant descendre plus bas ! ?, reste fragile. Selon l'Insee, la production industrielle a avancé de 2,9 % sur l'ensemble du troisième trimestre mais a reculé de 1,5 % en septembre, marquée par la dégringolade de l'activité dans l'automobile (? 7,9 %). Un secteur qui, compte tenu de son poids économique (20 % de la valeur ajoutée totale, 2,5 millions d'emplois en dépendent), devrait décider de la tendance future de la production industrielle. Or, avec la fin annoncée de la prime à la casse en Europe, les ventes de véhicules pourraient s'essouffler prochainement en France. Face à cette incertitude, les investissements sont en berne. Selon l'enquête trimestrielle sur les investissements dans l'industrie de l'Insee, ils chuteraient de 22 % en 2009. Ce qui représente une chute encore plus importante que celle envisagée en juillet (? 1 point) ! Les dépenses d'équipement dans les biens intermédiaires sombreraient tout particulièrement (? 33 %).Pas d'amélioration en 2010Aucune amélioration tangible de la conjoncture industrielle n'est à prévoir pour 2010. Juste un peu moins pessimistes, les entrepreneurs n'anticipent qu'une baisse de 3 % « seulement » de leurs investissements. Dans ce contexte, comme l'investissement, l'emploi devrait encore être sacrifié sur l'autel de la prudence. Déjà mal en point, en témoigne la remontée du taux de chômage, passé de 8 % à 10 % entre septembre 2008 et septembre 2009, le marché du travail devrait tarder à se redresser. « L'emploi s'ajuste lentement à la baisse mais aussi à la hausse », explique Michel Didier au COE Rexecode. Il faudra donc surveiller de près l'évolution de l'intérim, la variable d'ajustement à déclenchement ultra-rapide à la disposition des entreprises. Même si l'on constate déjà le retour des embauches de ce type dans certains secteurs, ce n'est qu'à partir du moment où le recours à l'intérim sera massif que l'on pourra parler de reprise. Pas avant. Fabien Piliu
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