Obama en Asie pour restaurer le leadership américain

diplomatieCe ne sont pas seulement les grands dossiers internationaux (prolifération nucléaire, climat?) au menu des rencontres au sommet qui conféreront de l'importance à la première tournée en Asie du président Barack Obama, du 13 au 19 novembre. Ce sont aussi les réponses qu'apportera le locataire de la Maison-Blanche aux interrogations de ce continent sur la capacité des États-Unis, très éprouvés par la crise financière, à y assumer leur leadership face à une Chine bientôt deuxième puissance mondiale devant le Japon. « Vous (les Américains) laissez le champ libre à la Chine en Asie », reprochait récemment l'ancien dirigeant singapourien, Lee Kuan Yew. À chacune de ses étapes, Tokyo, Singapour où il participera ce week-end au vingtième sommet du Forum de coopération économique Asie-Pacifique et à celui de l'Asean (Asie du Sud-Est), mais aussi à Pékin et à Séoul, le président américain devra rassurer ses interlocuteurs.Choix édifiant, c'est au Japon que Barack Obama prononcera un « discours majeur » sur sa vison des engagements américains en Asie. Le nouveau gouvernement de l'archipel, pilier de la présence militaire des États-Unis dans la région, veut rééquilibrer ses relations bilatérales avec Washington et affirmer sa voix. Mais pour François Godement, spécialiste de l'Asie, « même s'il y a des doutes, le besoin d'une Amérique forte et engagée sur place ne peut être ignor頻.Lever les doutesDe l'engagement des États-Unis, il sera aussi question à Singapour. Côté Asie, on attend que Barack Obama réaffirme son refus du protectionnisme. Tous les États asiatiques fondent leur croissance sur les exportations. Ils ne comprennent pas pourquoi Barack Obama ne demande pas au Congrès de lui renouveler le « TPA », le mandat présidentiel de négociation des accords commerciaux internationaux. Comment, dans ces conditions, les États-Unis parviendront-ils à reprendre l'initiative face au foisonnement d'accords de libre-échange (AlE) signés entre pays d'Asie?? Les doutes sont d'autant plus forts que le Congrès américain, préoccupé par le chômage, bloque toujours le projet d'AlE signé en 2007 par les États-Unis et la Corée. En outre « les Asiatiques aimeraient voir les USA prendre des engagements pour stabiliser le dollar dont la faiblesse leur pose des problèmes », explique Yifan Ding, vice-président de l'Institut du développement dans le monde, à Pékin.De son côté, le président des États-Unis plaidera au contraire pour sortir l'économie mondiale des déséquilibres qui la fragilisent, comme l'a préconisé le sommet du G20 à Pittsburgh. La majorité des produits manufacturés achetés aux États-Unis sont fabriqués en Chine, premier détenteur de réserves en dollars. Barack Obama abordera bien sûr la question du yuan, sous-évalué. Il enjoindra ses interlocuteurs à davantage ouvrir leurs frontières et à rééquilibrer leur modèle de croissance. « Aux États-Unis, 1,6 million d'emplois sont associés aux exportations vers l'Asie. La croissance de la région pourrait créer des centaines de milliers d'emplois », estime Michael Froman, conseiller du président pour les affaires économiques internationales.
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