Angela Merkel confirme sa promesse d'une réforme fiscale dès 2011

AllemagneDans le premier discours de politique générale de son nouveau gouvernement, Angela Merkel a tracé les grandes priorités de son action au cours des quatre prochaines années. La chancelière a mis en avant 5 points?: la lutte contre le changement climatique, la réconciliation de la sécurité et de la liberté, celle des citoyens et de l'État, la réponse aux changements démographiques et, surtout, le combat contre la crise économique. Car, malgré l'embellie conjoncturelle que connaît l'Allemagne depuis le printemps, Angela Merkel a prévenu, en faisant allusion à l'aggravation attendue de l'emploi, que « les effets de la crise vont nous toucher de plein fouet l'an prochain et les problèmes vont encore s'aggraver avant que la situation ne s'améliore ». Aussi a-t-elle affirmé que « créer de la croissance est le but de ce gouvernement ».Pour atteindre cet objectif, la chancelière compte évidemment sur les baisses d'impôts. Elle était très attendue sur ce thème. Certes, le « traité de coalition » signé entre chrétiens-démocrates et leurs nouveaux alliés libéraux du FDP prévoit des baisses d'impôts de 24 milliards d'euros par an, avec « si possible », une réforme fiscale de grande ampleur à partir de 2011. Mais l'ampleur du déficit public et la faiblesse de la croissance avaient conduit certains, notamment dans les Länder et les Communes, à mettre en doute l'opportunité d'une telle politique. Wolfgang Schäuble, le nouveau ministre des Finances, avait lui-même avoué son scepticisme sur la réforme de l'impôt sur le revenu qui devrait altérer sa progressivité.ScepticismeAngela Merkel doit cependant ménager le FDP. Elle a donc réaffirmé sa volonté de rendre en 2011 cet impôt « simple, bas et juste ». Comme lors de la campagne électorale, elle a assuré que cet allégement fiscal soutiendra la croissance et limitera finalement le déficit budgétaire. Elle a donc catégoriquement repoussé toute politique de réduction systématique des dépenses.Nombre d'économistes ne croient guère à ce scénario. « Ces mesures auront peu d'impact sur la conjoncture et aucune sur la croissance à long terme », affirme ainsi l'institut DIW de Berlin. Angela Merkel reste écartelée entre les exigences des libéraux et celles de Bruxelles. Tout en donnant un blanc-seing à Berlin pour 2010, la Commission a en effet demandé à l'Allemagne d'entamer la réduction de son déficit dès 2011 afin de revenir deux ans plus tard dans les limites imposés par le traité de Maastricht. Une tâche démesurée si on l'accompagne de la réforme fiscale promise. Ce qu'a pourtant accepté mardi Wolfgang Schäuble. Romaric Godin, à Francfort
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