La concurrence fait trébucher le géant américain Cisco

La Bourse n'a pas fait de quartier. L'action de l'équipementier américain en réseaux Cisco a dévissé de 15 %, ce jeudi en séance, signant sa plus forte chute des douze dernières années. Cisco étant considéré comme un bon baromètre du secteur de la high-tech, cette bérézina boursière a provoqué une chute de 2,2 % de l'indice S&P des valeurs technologiques et a même pesé sur l'ensemble de la Bourse de New York. Les groupes de high-tech cotés en Europe n'ont pas été épargnés, Alcatel-Lucent cédant 2,2 % et STMicroelectronics, 3,2 %.La communauté financière a sanctionné des perspectives d'activité d'autant plus décevantes qu'elle attendait de bonnes surprises. Lors de la publication, mercredi soir, d'un premier trimestre honorable avec un bénéfice net en hausse de 8 %, à 1,93 milliard de dollars, Cisco a averti que la croissance de son chiffre d'affaires serait comprise entre 3 % et 5 % au deuxième trimestre de l'exercice 2010-2011 (novembre à janvier). Les investisseurs, eux, tablaient sur une progression deux à quatre fois supérieure, de l'ordre de 12,9 %. Quant au bénéfice par action, il s'élèvera au mieux à 35 cents, au deuxième trimestre. Une prévision inférieure de... 17 % à celle des analystes sondés par l'agence Bloomberg. Perte de vitesseJohn Chambers, président de Cisco, a invoqué « un environnement économique difficile ». Une explication discutable, des géants de la high-tech comme Microsoft et Intel ayant récemment communiqué des objectifs encourageants. De fait, plusieurs analystes pointent du doigt la perte de vitesse de Cisco par rapport à ses concurrents. Et ce dans tous ses domaines d'activité, qu'il s'agisse des réseaux où le groupe doit faire face à son compatriote Juniper, des décodeurs pour la télévision où Cisco affronte Motorola, ou bien encore de la vidéoconférence où la firme de John Chambers a maille à partir avec Polycom. Les difficultés de Cisco semblent donc bien spécifiques au groupe. Qui souffre d'une autre particularité : il réalise pas moins de 22 % de son chiffre d'affaires avec le secteur public qui, de Washington à Paris via Londres, lève le pied sur ses dépenses. C. L.
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