Surenchère politique sur le sauvetage d'Heuliez

équipement automobileHautement politique depuis le début, le dossier Heuliez se complique de polémiques personnelles. Le ministre de l'Industrie, Christian Estrosi, a ainsi dénoncé la « mise en scène politicienne du prétendu sauvetage » du carrossier automobile des Deux-Sèvres en déshérence, après une assemblée générale à laquelle assistait la présidente socialiste de la région Poitou-Charentes, Ségolène Royal. Le secrétaire d'État aux Transports, Dominique Bussereau, surenchérit, estimant qu'elle « ment effrontément ». L'ancienne candidate à la présidence de la République accuse « le pouvoir en place » de vouloir « freiner » l'entreprise, qui mise tout désormais sur la voiture électrique, le soupçonnant de vouloir favoriser « ses amis » Renault et Bolloréeacute;, également engagés dans le véhicule « zéro émission ». Il y a « une agression permanente », a-t-elle déclaré sur Europe 1.Ces querelles n'incitent pas à la sérénité dans la gestion d'une société à l'avenir hypothétique. Les actionnaires d'Heuliez ont certes validé, mercredi, l'augmentation de capital. Mais le sort de la PME, qui emploie 600 salariés, ne semble pas encore réglé. Car l'argent, promis d'ici au 17 décembre, n'est toujours pas versé.Le tribunal de commerce de Niort avait validé l'été dernier la reprise du groupe, placé en redressement judiciaire, par BKC (Bernard Krief Consulting). Mais, selon une source proche du dossier, BKC a proposé, en fin de semaine dernière, d'apporter moins de la moitié de la somme promise en juillet, ce qui a été refusé par le FSI (Fonds stratégique d'investissement). Mis en place par le gouvernement pour aider les entreprises, ce dernier doit apporter 10 millions d'euros supplémentaires. Mais sous réserve de l'apport effectif des autres investisseurs. La région a promis 5 millions de son côté.Le FSI est sceptique sur le projet de BKC, qui s'appuie sur des investisseurs émiratis. Le Fonds a même demandé un audit sur la situation d'Heuliez pour connaître sa situation réelle, avant de débloquer les aides. Alain-Gabriel Verdevoye
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